• Mes Poèmes :  Le Petit Ramoneur !

    Le Petit Ramoneur

     

    L’était un ramoneur, un petit savoyard 
    Pas plus haut que trois pommes et déjà débrouillard 
    De ses belles boucles brunes, sous un bonnet enfouies 
    Emergeait une frimousse, toute maculée de suie 
    Son visage d’ange noir, était illuminé 
    Par de beaux yeux, saphir, de très longs cils ourlés 
    Qui octroyaient déjà du haut de ses dix ans 
    La sagesse d’un homme, à ce tout jeune enfant 
    Il était «Le» garçon et l' aîné de cinq  filles 
    Le ménage était pauvre, pour faire vivre sa famille
    Le père courait les routes, il était colporteur 
    Sillonner les chemins, était un dur labeur
    Mais rentrait au logis après des jours d’errance 
    Sans pouvoir assurer à tous, la subsistance 
    Ils étaient malheureux, cela était notoire 
    Et huit bouches à nourrir, c’était plus qu’illusoire 
    Tout fut envisagé, pour chercher solution 
    Une seule fut trouvée : S’affranchir du garçon ! 
    Ce fut lui, le p’tit gars, agile farfadet 
    Qui irait ramoner des conduits d'cheminées 
    Enrôlé dans un groupe, que l’on nommait «Farias»
    Il quitta sa famille le jour de la Saint-Gras
    Il cheminait à pied allant de ville en ville
    Le travail était rude et le Maître était vil 
    Après qu’il eut fini d'harassantes journées
    Il lui arriva souvent, de devoir mendier 
    L’argent mis en commun assurant la survie 
    Accordait cependant que pain noir et  bouillie
    Il travailla neuf mois, sans trêve ni repos
    Quelque puisse être le temps, qu'il soit mauvais ou beau
    Quatorze heures par jour, au rythme démentiel
    Et ne put regagner le foyer paternel 
    Qu’à la fonte des neiges, quand revint le printemps 
    Afin que de pouvoir aller aider aux champs 
    Et le Maître, aux parents, pour somme de ses travaux
    Remit pour tout salaire :  Le prix d'un jeune  veau !

    Voilà ce qui était, trop souvent en ce temps  
    La vie de pauvres gosses, entre six et douze ans 

       


    © Dominique



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    Madame !

     

    Madame 

     
    Madame je ne suis qu’un VALET
    Dont le CŒUR pour vous se consume
    M’avez un jour remarqué
    Pas une fois, je le présume
    Il est vrai qu’est-ce qu’une livrée ?
          En regard de si beaux costumes
    Des gens de cour de vos palais
    J’en suis conscient et je l’assume
    Lorsque viennent vous visiter
    REINES et ROIS c’est de coutume
    Que tous festoient à vos banquets
    J’avoue que mon esprit s’embrume
    Je m’imagine à vos côtés
    Votre doux parfum que je hume
    N’en finit plus de me griser
          Alors je me mets à rêver…
    Comme sous un voile de brume
    Je nous vois toux deux rencontrer
         Je suis assis sur une grume   *
    Lorsque  je vous vois  arriver
    Aussi légère qu'une plume
    Vos pieds ne semblant qu'affleurer
    L'épais tapis de fleurs de lune
    Dont les spathes vous révéraient
    Vous portez un panier d’agrumes
    Et des fleurs fraîchement coupées
    Souriante vous m'en  offrez  une
    Ainsi qu’un TREFLE dont il paraît
    Qu’il attire la bonne fortune
       Je le mets en mon escarcelle   
    Et hardi   vous vole un  baiser 
        Qui m'envoûte et qui m'ensorcelle 
    Et je vous regarde marcher
    Jusques aux marches d'escalier
    Pavées de splendides CARREAUX…
     
    Mais une voix m'apostrophant
    Fit se dissiper ce tableau
    Et mit un terme à mon beau  rêve
    Qu' AS-tu à béer bêtement
    Et à ton travail faire trêve
    Le sol est-il enduit de colle ?
    Cria le chef du protocole
    Et cette PIQUE me vexa
    Plus encore que son pied rageur
    S'abattant sur mon postérieur !
         

     

    © Dominique

     

     

    grume * : Bois coupé et ébranché

         

     

         


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