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     " LE BAISER "

     

    Le Baiser !

    Photo Internet 

     

    Lorsque ma maman, me lisait ces jolis contes peuplés de fées et d’Elfes, afin que je m’endorme, je sombrais dans le sommeil sourire aux lèvres, pensa Pierre car j’étais sûr que celui-ci m’emporterait vers ces fabuleux pays. Cela m'arrivait très souvent et je me souviens qu’au matin, j’étais heureux. Puis lorsque j’ai grandi, maman ne m’a plus raconté d’histoires, je m’endormais comme un grand bien sûr, mais hélas, je ne suis jamais plus retourné au pays des Fées et des Elfes et lorsque j’ai posé la question à maman, elle m’a répondu :

     - Mon Chéri, ce pays là, n’existe que pour les tout petits, tu n’y as plus accès à présent et tu ne peux plus voir, ni Fées ni Elfes comme autrefois ! 

     Je n’ai rien dis, mais j’eus beaucoup de peine, car dans les mots de ma maman, j’ai bien senti que l’on ne voit que ce à quoi l’on croit, et que seul les enfants croient aux contes de Fées. J’étais trop grand alors et ne faisais plus partie de leur monde.

     Pierre pensait à cela tout en se promenant dans ce bois, son lieu de prédilection ce bois qu’il aimant tant, dont il connaissait toutes les essences, toutes les senteurs. et jusqu'à la moindre sente. Soudain au détour d’un chemin il aperçut une fillette. Aussitôt qu’elle le vit, elle prit la fuite, mais comme le garçonnet connaissait ce bois comme le fond de sa poche, il n’eut aucun mal en contournant les fourrés à retrouver sans qu’elle puisse s’en rendre compte, la fillette. Sans ambages il lui dit alors :

     - Dis donc, comme t’es belle, je n’ai jamais vu de fillette aussi jolie ! 

     - C’est peut être parce que je ne suis pas une fillette tiens ! 

     - Ah tu veux dire que t’es un gars ? 

     Mais non que t’es bête, regarde-moi bien ! Rien ne te semble étrange en moi ou du moins surprenant ? 

     - Ta couronne de feuilles posée sur ta tête, mais c’est rudement joli tu sais ! 

     Ah les garçons tous les mêmes, Regarde mieux ! 

     - Oh tu as des ailes ! J'ai trouvé tu es déguisée et c’est pourquoi bien sûr tu me dis ne pas être une fille, tu es un Elfe ! 

     - Eh bien dis donc, tu en as mis du temps pour comprendre, seulement vois-tu, si je suis bien un Elfe, je ne suis pas pour autant déguisé ! 

     

    -Mais alors je ne comprends plus rien...    

     -Je suis Un Elfe ! Point barre.

     -Tu veux dire un Elfe ! .... Un vrai Elfe ? Mais ça n’existe pas ! Tous les grands savent bien ça !

     Et l’ Elfe, puisque c’était véritablement un Elfe, piqué au vif, se mit à voleter au dessus du garçonnet pour revenir se poser dans un bruissement d’ailes juste devant lui. Le petit garçon resta bouché bée, ne sachant que dire, mais dès qu’il fut revenu de sa surprise, il fouilla dans ses poches et dans tout ce qu’elles pouvaient contenir et il en sortit une petite pelote de ficelle. Promptement il se saisit du petit Génie et lui inséra les mains dans  un nœud coulant qu’il serra fort et dont il enroula l’autre extrémité autour de sa propre main. 

     - Mais que fais-tu ? Dis celui-ci

     - Ben je t’attache parbleu ! Je vais te ramener au village, pour que tout le monde voit comme moi, que les Elfes existent réellement.

     -Oh Non !  Je t’en supplie, surtout ne fais pas cela, je serais banni à jamais du royaume de la Reine Liliane et si je ne peux rejoindre mon peuple je mourrai !

     L’enfant perplexe soliloqua. 

     Si je l’emmène avec moi, je deviendrai célèbre, tout le monde me respectera, je deviendrai illustre même. Je serais celui qui a capturé un Elfe.  

     Mais d’un autre côté, cette jolie créature innocente sera à jamais perdue dans le monde des humains et de plus, elle mourra par ma faute.  

     Suis-je un si méchant garçon, pour faire le malheur d’un Elfe et y trouver satisfaction ? Ne sont-ce pas eux, qui ont peuplé mes rêves d’enfants et avec lesquels j’ai passé de si belles heures ? 

     Ce temps de réflexion parut une éternité au petit Génie prisonnier, bien que l’éternité pour un génie ne soit que très relative. 

     Le garçon tira sur la ficelle, le petit Elfe se retrouva tout contre lui, alors délicatement, il desserra le nœud, libéra les petites mains délicates et se confondit en excuses pour avoir osé faire une telle chose. 

     -Va petit Génie Va ! Lui dit Pierre. Continue à faire rêver des générations d’enfants ! 

     Le petit Elfe esquissa un sourire de remerciement et lui dit :

     - Pierre ! Tu as un grand cœur. Je te remercie d’avoir changé d’avis et de m'avoir libéré.    

     - Mais comment connais-tu mon nom ? Demanda Pierre surpris.  

     - Parce que je connais tout de toit Pierre ! Je sais que tu es un bon garçon ! Je suis navré de t’avoir joué ce tour, mais dès le début, je contrôlais la situation. Je savais à quel point les Fées et les Elfes ont marqué ton enfance et j’ai voulu savoir, si tu saurais résister à la tentation de pouvoir en capturer un. Je ne m’étais pas trompé sur ton compte, tu es vraiment un très bon garçon et je t’aime beaucoup. 

     Sur ses paroles, l ’Elfe le prit dans ses bras et déposa sur son menton le baiser de la réconciliation.

     - D’ailleurs ! lui dit-il. Avant que de m’envoler vers d’autres contrées, regarde entre nos visages, vois ! J'ai donné à une feuille de cet arbre, le forme d’un cœur et chaque année, au printemps, ce cœur reverdira pour toujours t’indiquer, si un jour il en était besoin, l’endroit où nous nous sommes rencontrés et pour te dire, que cette fois  là,tu n'avais pas rêvé. 

       

     © Dominique


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    STELLA

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    Une fillette, unique enfant d'un bûcheron et d'une bûcheronne n'avait jamais quitté le minuscule hameau  de montagne qui l'avait vu naître. N'ayant aucune amie elle vivait alors en totale  communion avec la nature. Elle parlait  aux oiseaux, aux fleurs, aux arbres, aux ruisseaux; mais  par dessus tout, elle aimait parler aux étoiles.

    La nuit venue, elle allait s'étendre sur des grumes d'arbres, fraîchement coupés et, enivrée par l'odeur résineuse, elle contemplait le ciel. Elle avait localisé une étoile plus brillante que toutes les autres; était - ce Sirius ou bien Altaïr ? Bien évidemment la fillette n'aurait pu le dire et dans toute sa candeur , elle l'avait prénommée  "Stella"  (qui comme chacun sait, veut dire étoile) et tous les soirs, dès que les étoiles constellaient le ciel, elle fixait son étincelante amie et lui racontait ce qu'avait été sa journée. Or,  un matin semblable à tous les autres, un couple avec sa  fillette Estelle,arriva de la ville pour passer quelques jours dans les Alpages. C'était un couple fort sympathique et la fillette, des plus mignonnes. Les deux enfants s'entendirent à merveille et devinrent  bien vite inséparables. La  petite montagnarde fit visiter son petit monde à la citadine qui, gracieuse, avait toujours un mot gentil. Le soir, fatiguées par leurs jeux , chacune après le dîner allait se coucher tôt. Ce qui ne permit plus à la petite fille des montagnes,  d'aller retrouver "Stella"  la petite étoile. Cependant, elle dit un jour à Estelle:

    - Ce soir, il faut absolument que je te présente mon amie !

    - Ah tu as une  amie ? Mais ne m'as-tu pas dit que tu n'en avais aucune ?

    - En effet je te l'ai dit et c'est vrai ! Mais cette amie là  vois-tu ?Est une amie extraordinaire, elle m'est très chère. Je n'en ai jamais parlé à quiconque mais à toi, je veux bien la présenter.

    - Je te remercie de ta confiance !  Et quand pourrai-je la voir ton amie ? Questionna Estelle

    - Dès que brillera la lune !

    Le soir même en effet, alors que resplendissait la lune, les deux petites filles se tenant par la main, allèrent s'étendre sur les grumes et scrutèrent le ciel. Mais si celui-ci scintillait de mille feux, les fillettes  n' aperçurent  pas  "Stella" cette nuit là.  Alors la fillette des montagnes, déçue de ne pas voir l'amie si chère à son cœur, se mit à pleurer en disant que "Stella",  qui était la plus jolie  des étoiles, devait être fâchée contre elle, parce qu'elle  l'avait délaissée depuis quelques nuits.

    La petite citadine la consola en disant :

    - Rassure-toi et sèche tes larmes, "Stella" ne t'en veut pas ! Comment pourrait-elle en vouloir à sa merveilleuse  amie ? A cette amie qui  tous les soirs, lorsque s'illumine la voûte céleste, vient lui conter sa journée, partage avec elle tous ses secrets et lui demande, avant que d'aller dormir, de bien vouloir donner  de sa part, de gros baisers à ses grands-parents qui vivent désormais dans le ciel !

    Les sanglots cessaient au fil  des paroles lénifiantes, prononcées par Estelle.

    - Mais comment peux-tu savoir tout ça ? Tu viens à peine d'arriver et je n'en ai jamais parlé à personne.

    - Je viens à peine d'arriver ici, mais je t'écoute de là-haut dans le ciel tous les soirs et, sous les traits d'Estelle c'est bien  moi "Stella" qui à mon tour te parle ce soir.  Dès demain, je te promets tu n'auras comme à l'accoutumée, qu'à lever les yeux pour me voir et je brillerais alors   plus encore  que d'habitude et si dès lors, je ne pourrai plus te parler tu sauras du moins que je t'entends.

     

    En effet le lendemain "Stella" la petite étoile, fut bien présente dans le ciel et depuis, elle brille toujours d'un  incomparable éclat.

     

     

    Il est des mystères dont seuls, les enfants possèdent la clé !

     

     

    © Dominique

     


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    Un Conte de Noël

     

     

     

    Il y a de cela très longtemps ,  à l’orée de la forêt, dans une pauvre masure, vivait une famille si pauvre, que les parents se privaient le plus souvent,  afin que leurs quatre enfants  puissent manger à leur faim.

    Le père qui avait été bûcheron avant qu’un stupide accident ne le contraigne à cesser cette activité en le privant de l’une de ses jambes, proposait çà et là, ses services pour de  menus travaux.

    C’était dans des couvertures usagées, que la maman taillait et cousait des manteaux pour les bambins. il arrivait aussi, que quelques âmes charitables lui donnent de  vieux vêtements  , qu’elle réajustait tant pour sa petite famille que pour elle  et, tant bien que mal, ils vivaient ainsi. Des bougies pour éclairer le soir venu, la pauvre chaumière et du bois sec, récupéré en forêt, pour alimenter l’âtre  où cuisait invariablement une marmite de soupe. Ils ne se plaignaient pas non, car faute d’avoir le nécessaire, ils avaient une chose que bien des gens aurait pu leur envier :       L’amour.

    En effet cet amour qui, s'il ne pouvait  réchauffer leurs corps, apportait une douce chaleur à leurs cœurs et tant qu’ils posséderaient cette chaleur là, qu’ils la partageraient, ils ne se sentiraient pas malheureux. Cependant une chose chagrinait les  parents. C’était la période de l’Avent, cette période de l’année où, dans chaque maison, se préparait cette merveilleuse fête de la Nativité. Tant que leurs gosses  furent en bas âge, ils ne comprirent guère le sens de cette merveilleuse fête qu'est Noël et ne firent jamais grand cas  de n'avoir pas  de cadeaux, mais ils grandissaient et, sans pourtant jamais se plaindre, ils aimaient en sortant de l’école, coller leurs petits nez contre la devanture de chez Monsieur Baron, dont le magasin, regorgeait d’une multitude d’objets hétéroclites et qui, pour la circonstance, brillait de mille feux sous les guirlandes. Ils ne faisaient que regarder, jamais ils n’auraient osé en pousser la porte. Mais regarder était déjà un tel plaisir, qu'ils en parlaient entre eux, le soir dans la chambre commune.La nuit, tandis qu'ils dormaient, leur maman se levait, jetait un châle sur ses maigres épaules, quelques brindilles dans l’âtre pour entretenir le feu et, à la lueur de la bougie, traçait, coupait, cousait, afin de confectionner pour les deux fillettes des poupées de chiffons. Peu de temps après, s’étant assuré que les enfants dormaient toujours, son mari la rejoignait et lui, à l’aide de gouges et de ciseaux, creusait des bûches, pour faire aux deux garçons des chariots, des trains et autres jouets de bois.Toutes les nuits, pendant ces quelques jours précédant Noël, les deux époux, à l’insu des enfants  et afin qu’ils puissent eux aussi avoir une surprise pour cette nuit magique, agissaient de la sorte. Le visage penché sur leur travail, ils levaient parfois leurs regards l’un vers l’autre et, sans mot dire, d’un air entendu, se souriaient. Sous leurs doigts agiles, déjà se dessinaient les formes qui, nuit après nuit, se transformeraient en ces objets qu’ils avaient  alors imaginés. Avant que l’aurore ne se lève, bras dessus, bras dessous, épuisés mais heureux, après avoir pris soin de ranger leurs travaux, ils regagnaient leur chambre, jusqu’au chant du coq. Le vingt quatre décembre arriva enfin. Les cadeaux préparés en cachette étaient fins prêts et l’on aurait pu voir les yeux des parents briller de joie, à l’idée de la surprise qu’auraient pour ce Noël là, leurs quatre gosses. Pour parfaire cette surprise, le papa alla à la nuit venue, dans la forêt couper un sapin qu’il traîna jusqu’à la demeure, à l’aide de cordes. Il coupa deux planches de bois qu’il cloua en forme de croix pour faire un pied à celui-ci et le hissa. Le sapin trônait maintenant près de la cheminée et son odeur caractéristique, se répandit dans la pièce, qu’elle embauma.Toute la maisonnée dormait à cette heure. Le père regarda une dernière fois le sapin, nu mais odorant et alla chercher les joujoux terminés. Il les déposa avec amour  sous le sapin et alla se coucher à son tour avec cette sensation agréable du travail accompli et dans l’attente du réveil des enfants. Mais un sapin se doit de briller, or celui-ci ne pourrait jamais être illuminé, alors, comme la nuit de Noël est une nuit magique le Ciel voulut remercier à sa façon, ces parents, bons, courageux et aimants ; Il demanda aux étoiles de s’accrocher les unes aux autres et de descendre ainsi, en une guirlande, décorer le sapin nu.

    La première s’avança, suivie de la seconde et l’on put voir dans le ciel, tout  un cortège d’étoiles, descendre vers la terre, se glisser sous la porte de la masure et venir s’enrouler autour du sapin. Elles étaient éblouissantes ; Jamais lumière ne fut aussi éclatante au point tel, que la petite chaumière eut l’air incandescente. Tous réveillés par cette extraordinaire lumière, ils se précipitèrent vers la source de celle-ci. Afin de ne pas les éblouir, les étoiles diminuèrent d’intensité et c’est alors, que les enfants découvrirent le sapin illuminé d’étoiles et au pied de celui-ci, les joujoux confectionnés par leurs parents. Ils étaient fous de joie. Un Noël, comme jamais ils n’en avaient eu, comme jamais il s n’auraient pu en rêver. Les étoiles maintenant clignotaient comme autant de petits cœurs qui battaient. C’est alors, qu’un miracle  plus grand encore se produisit.

    Le papa qui avait perdu l’usage d’une jambe, se mit au marcher normalement, à sauter même, les vieux vêtements dont tous étaient vêtus, se transformèrent en de somptueux costumes et atours, la petite masure se transforma quant à elle, en une très belle demeure, enrichie du plus beau  mobilier, les bougeoirs en des lustres de cristal et le vieux pétrin, en un coffre rempli de pièces d’or. Ce ne fut qu’à ce moment là, que la guirlande d’étoiles regagna le ciel, non sans avoir  au préalable, remplacé sa présence dans l’arbre, par une multitude d’ampoules multicolores.

    La vie de cette famille fut transformée à jamais. Elle connut en plus de l’amour qui les unissait les uns aux autres, un bonheur sans nuage et vécut heureuse pour le reste du temps. C’est pourquoi, en souvenir de ces étoiles descendues du Ciel, le soir de Noël, de nos jours encore, une étoile brille toujours au sommet du sapin. 

     

     

     © Dominique
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    " LE ROSSIGNOL DU JAPON   

     

    Le Rossignol du Japon !

     Image du Net

     

    J'eus, il y a de cela de  nombreuses années, un Rossignol du Japon. C'était un très bel oiseau, à l’éclatant plumage et, qui plus est, possédait un chant limpide et mélodieux, comme seuls, les rossignols du Japon en possèdent.

    Dans sa cage, que nous avions pris soin, d’acquérir très spacieuse, il chantait du matin au soir et égayait de ses trilles le quartier. Un jour, que j’accrochais comme à l’accoutumée, dans sa cage une demie-orange, car les rossignols du Japon, bien que granivores, sont également frugivores, je crus percevoir un chuchotement. Je prêtais l’oreille et j’entendis alors plus distinctement :

     

     - Eh dis donc ! Ne voudrais-tu pas ouvrir la porte s’il te plaît, afin que je puisse m’envoler ?

     

    Étais-je victime de mon imagination ?

     

    C’eut été un Mainate, je ne me saurais pas interrogée de la sorte, les Mainates parlent non seulement très bien, mais imitent à la perfection la voix humaine. Mais un Rossignol ? Ce n’était pas possible !

     

    Alors que j’étais perdue dans mes pensées et ne répondais pas, il réitéra sa question. Il ne m’était plus permis de douter, c’était bien mon Rossignol qui parlait. Sitôt revenue de ma stupeur, je parvins à dire :

     

     -T’ouvrir la porte ?  Mais je te croyais bien chez nous, mangeant à ta faim, buvant à ta soif et qui plus est, t’entendant chanter à tue –tête, comme tu le fais, tu me paraissais heureux !

     

    - Je chante il est vrai ! Répondit-il. Comme tout oiseau en cage, afin de ne pas pleurer ! Une cage fut-elle aussi grande et jolie que la mienne, n’en est pas moins une cage. Je passe toutes mes journées à sauter d’un perchoir sur un autre, à manger graines et fruits, mais à part cela, qu’elle est ma vie ? T’es tu poser la question ? Libère moi, je t’en prie !

     

     Stupéfaite, encore sous le choc, je me surpris à répondre :

     

    - Je voudrais bien te laisser partir, puisque tel est ton désir, mais que va-t-il advenir de toi, si je te laisse t’envoler ? Le premier chat passant, ne fera qu’une bouchée de toi, tu n’es pas habitué à la ville !

      - N’aie crainte pour cela, la liberté vois-tu ? Est la plus belle chose qui se puisse avoir et je ferai tout pour préserver la mienne !

     

    - Mais comment feras-tu pour te nourrir ?

     

    - Comme le font tous mes congénères, je me débrouillerai. Tout oiseau en liberté connait ce problème, mais la providence veille sur nous et pourvoit toujours, d’une façon ou d’une autre à ce manque.

     

    - Je t’aime beaucoup lui répondis-je et j’ai terriblement peur qu’il t’arrive malheur, mais en aucun cas, alors que je te sais malheureux, je ne veux te garder contre ton gré. Tu vas me manquer et ton chant va également manquer à tous. Cependant, je n’entendrais plus jamais chanter un rossignol où qu’il puisse être, sans me dire que son chant ne traduit que sa tristesse et ses états d’âme !

     

    Je regardais une dernière fois, ce bel oiseau, ses petits yeux noirs interrogateurs semblant attendre ma décision, son jabot jaune, petite Lavallière naturelle, tel un petit soleil que la nature aurait épinglé là, juste sous son bec rouge et, sans mot dire, j’ouvris grand la porte de la cage.

     

    L’oiseau, auquel nous avions donné le nom de CloClo , en raison des bonds qu’il effectuait et qui ressemblaient à autant de pas de danse des années  « yéyé »,  vint aussitôt se poser sur le bord de la cage et, après un court instant, qui parut être d’hésitation, il lança un trille, comme jamais encore il ne l’avait fait auparavant.

     

    - Ceci est pour te remercier d’avoir accéder à me requête ! Dit-il. Merci que de me rendre la liberté et sache, que lorsque nous sommes libres, nous chantons aussi, mais en ce  cas, c’est de joie. Simplement de joie !  Cette joie de voler où bon nous semble ! Et, sur ces derniers mots… il s’envola.

     

    J’ai aussitôt jeté la cage, car plus jamais chez nous, un oiseau ne serait en captivité.

     

    -Ah ! J’oubliais de vous dire, qu’il ne fut pas rare, durant de long mois après son départ, que très tôt, le matin, j’entende un trille. Ce même trille de joie, qui fut lancé en remerciement, le jour où mon Rossignol prit son envol !

      

     

    Juin 2011 

    © Dominique

     

     


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