• Un conte de Noël

     

    Un Conte de Noël

     

     

     

    Il y a de cela très longtemps ,  à l’orée de la forêt, dans une pauvre masure, vivait une famille si pauvre, que les parents se privaient le plus souvent,  afin que leurs quatre enfants  puissent manger à leur faim.

    Le père qui avait été bûcheron avant qu’un stupide accident ne le contraigne à cesser cette activité en le privant de l’une de ses jambes, proposait çà et là, ses services pour de  menus travaux.

    C’était dans des couvertures usagées, que la maman taillait et cousait des manteaux pour les bambins. il arrivait aussi, que quelques âmes charitables lui donnent de  vieux vêtements  , qu’elle réajustait tant pour sa petite famille que pour elle  et, tant bien que mal, ils vivaient ainsi. Des bougies pour éclairer le soir venu, la pauvre chaumière et du bois sec, récupéré en forêt, pour alimenter l’âtre  où cuisait invariablement une marmite de soupe. Ils ne se plaignaient pas non, car faute d’avoir le nécessaire, ils avaient une chose que bien des gens aurait pu leur envier :       L’amour.

    En effet cet amour qui, s'il ne pouvait  réchauffer leurs corps, apportait une douce chaleur à leurs cœurs et tant qu’ils posséderaient cette chaleur là, qu’ils la partageraient, ils ne se sentiraient pas malheureux. Cependant une chose chagrinait les  parents. C’était la période de l’Avent, cette période de l’année où, dans chaque maison, se préparait cette merveilleuse fête de la Nativité. Tant que leurs gosses  furent en bas âge, ils ne comprirent guère le sens de cette merveilleuse fête qu'est Noël et ne firent jamais grand cas  de n'avoir pas  de cadeaux, mais ils grandissaient et, sans pourtant jamais se plaindre, ils aimaient en sortant de l’école, coller leurs petits nez contre la devanture de chez Monsieur Baron, dont le magasin, regorgeait d’une multitude d’objets hétéroclites et qui, pour la circonstance, brillait de mille feux sous les guirlandes. Ils ne faisaient que regarder, jamais ils n’auraient osé en pousser la porte. Mais regarder était déjà un tel plaisir, qu'ils en parlaient entre eux, le soir dans la chambre commune.La nuit, tandis qu'ils dormaient, leur maman se levait, jetait un châle sur ses maigres épaules, quelques brindilles dans l’âtre pour entretenir le feu et, à la lueur de la bougie, traçait, coupait, cousait, afin de confectionner pour les deux fillettes des poupées de chiffons. Peu de temps après, s’étant assuré que les enfants dormaient toujours, son mari la rejoignait et lui, à l’aide de gouges et de ciseaux, creusait des bûches, pour faire aux deux garçons des chariots, des trains et autres jouets de bois.Toutes les nuits, pendant ces quelques jours précédant Noël, les deux époux, à l’insu des enfants  et afin qu’ils puissent eux aussi avoir une surprise pour cette nuit magique, agissaient de la sorte. Le visage penché sur leur travail, ils levaient parfois leurs regards l’un vers l’autre et, sans mot dire, d’un air entendu, se souriaient. Sous leurs doigts agiles, déjà se dessinaient les formes qui, nuit après nuit, se transformeraient en ces objets qu’ils avaient  alors imaginés. Avant que l’aurore ne se lève, bras dessus, bras dessous, épuisés mais heureux, après avoir pris soin de ranger leurs travaux, ils regagnaient leur chambre, jusqu’au chant du coq. Le vingt quatre décembre arriva enfin. Les cadeaux préparés en cachette étaient fins prêts et l’on aurait pu voir les yeux des parents briller de joie, à l’idée de la surprise qu’auraient pour ce Noël là, leurs quatre gosses. Pour parfaire cette surprise, le papa alla à la nuit venue, dans la forêt couper un sapin qu’il traîna jusqu’à la demeure, à l’aide de cordes. Il coupa deux planches de bois qu’il cloua en forme de croix pour faire un pied à celui-ci et le hissa. Le sapin trônait maintenant près de la cheminée et son odeur caractéristique, se répandit dans la pièce, qu’elle embauma.Toute la maisonnée dormait à cette heure. Le père regarda une dernière fois le sapin, nu mais odorant et alla chercher les joujoux terminés. Il les déposa avec amour  sous le sapin et alla se coucher à son tour avec cette sensation agréable du travail accompli et dans l’attente du réveil des enfants. Mais un sapin se doit de briller, or celui-ci ne pourrait jamais être illuminé, alors, comme la nuit de Noël est une nuit magique le Ciel voulut remercier à sa façon, ces parents, bons, courageux et aimants ; Il demanda aux étoiles de s’accrocher les unes aux autres et de descendre ainsi, en une guirlande, décorer le sapin nu.

    La première s’avança, suivie de la seconde et l’on put voir dans le ciel, tout  un cortège d’étoiles, descendre vers la terre, se glisser sous la porte de la masure et venir s’enrouler autour du sapin. Elles étaient éblouissantes ; Jamais lumière ne fut aussi éclatante au point tel, que la petite chaumière eut l’air incandescente. Tous réveillés par cette extraordinaire lumière, ils se précipitèrent vers la source de celle-ci. Afin de ne pas les éblouir, les étoiles diminuèrent d’intensité et c’est alors, que les enfants découvrirent le sapin illuminé d’étoiles et au pied de celui-ci, les joujoux confectionnés par leurs parents. Ils étaient fous de joie. Un Noël, comme jamais ils n’en avaient eu, comme jamais il s n’auraient pu en rêver. Les étoiles maintenant clignotaient comme autant de petits cœurs qui battaient. C’est alors, qu’un miracle  plus grand encore se produisit.

    Le papa qui avait perdu l’usage d’une jambe, se mit au marcher normalement, à sauter même, les vieux vêtements dont tous étaient vêtus, se transformèrent en de somptueux costumes et atours, la petite masure se transforma quant à elle, en une très belle demeure, enrichie du plus beau  mobilier, les bougeoirs en des lustres de cristal et le vieux pétrin, en un coffre rempli de pièces d’or. Ce ne fut qu’à ce moment là, que la guirlande d’étoiles regagna le ciel, non sans avoir  au préalable, remplacé sa présence dans l’arbre, par une multitude d’ampoules multicolores.

    La vie de cette famille fut transformée à jamais. Elle connut en plus de l’amour qui les unissait les uns aux autres, un bonheur sans nuage et vécut heureuse pour le reste du temps. C’est pourquoi, en souvenir de ces étoiles descendues du Ciel, le soir de Noël, de nos jours encore, une étoile brille toujours au sommet du sapin. 

     

     

     © Dominique
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