Mes moyens d'expressions sont:La poésie,Le Dessin, la peinture et la création sous toutes ses formes.
CROQUEURS DE MOTS
Défi proposé par
Qui nous dit ceci :
Racontez en prose ou vers des retrouvailles qu'elles soient voulues, de hasard ou même imaginaires avec :
Soit une personne
( ancien ami, amour passé, proche,connaissance)
Soit un objet, un lieu
ou une perception visuelle, olfactive, auditive
C'était une petite aire, que nous nommions "placette", en ce temps de l'enfance elle voyait nos jeux et du matin au soir il n'était d'autre lieu, que nous appréciions tant, que cet emplacement.
Un mur de pierres sèches, de quelques centimètres la fermait en partie faisant un demi-cercle, flanqué de part et d'autre d'un petit mûrier. Cette petite place ah combien je l'aimais !
Elle était en surplomb par rapport à la route, une petite Agora pour nous sans aucun doute, car elle était aussi la place du marché, lorsqu'un des ambulants venait s'y installer. Il garait son camion ou sa petite estafette, chacun avait son jour, pour nous c'était la fête. Lorsque l'on est enfant et de plus citadin, pouvoir vivre au grand air "Doux Jésus" que c'est bien !
Entre midi et deux,c'était le laps de temps où elle était déserte, pas un seul occupant sinon quelques lézards dans les excavations, lorsqu' Hélios au Zénith consume les frondaisons. Dès qu'il faisait moins chaud alors nous retournions, jouions au badminton, au ballon, au ping-pong, mais surtout comme les grands sur la place en restanque*, tous, nous nous adonnions bien sûr à la pétanque. En Provence voyez-vous, adultes comme enfants, jouer à la pétanque, on a ça dans le sang !
Lorsque après le dîner, quittant alors la table, les gosses que nous étions et les adolescents, se retrouvaient encore sous l'œil luminescent de la lune, nous y riions encore ou bien, nous y chantions sur des airs de guitare et ceux d'accordéon.
Lorsque je la revis quarante années plus tard, on avait érigé autour d'elle un rempart ; un mur à hauteur d’homme construit en gros parpaings, ceinturait la placette devenue un jardin. Une citerne à gaz trônait en son mitan , on avait mis à mal mon souvenir d'antan. Je fus désappointée et me sentis coupable , j'avais voulu revoir et c'était regrettable, ce lieu de mon enfance qu'alors, nous aimions tant. J'eus dû plutôt songer, la démarche illusoire, car ne résistent au temps, uniquement les lieux que garde la mémoire.
© Dominique
* Restanque: En Provence, mur de retenue en pierres sèches.