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Mes Fables : Le Myope et le Mulet
Le MYOPE et Le MULET
Un jour dans un village un noble s’arrêta
Devant une écurie, cherchant une monture
Noble il l’était ma foi, mais hélas la nature
Ne l’avait point pourvu d’innombrables appas
Il était disgracieux autant que l’on peut l’être
Fluet était son cou, démesurée sa tête
Pour aussi gros qu’ils soient, ses yeux exorbités,
Avaient de Dame taupe, l’identique acuité
Marchant à l’aveuglette il avait bien du mal
A choisir pour la route un fringant animal
Ce qui, au maquignon pensant à la déveine
De n’avoir qu’un mulet, bien sûr parut aubaine
Et quand le gentilhomme demanda à choisir
C’est bien notre mulet qu’il s'en alla quérir
- Permettez Monseigneur, j’ai pour vous fait ce choix
Mon meilleur élément, vous ne regretterez pas !
Le noble s’en saisit et s ‘en allait flatter
De la paume de la main la tête de l’équidé
Quand l'escroc, qui prit soin de rabattre en arrière
De l’animal hybride les trop longues oreilles
S’empressa de parler pour faire diversion
Et détourner ainsi de l'homme l’attention- J’ai peine à vous le vendre, car j’y suis attaché
C’est une belle bête, j’aurais l’aimer garder
Mais vous me plaisez bien et m’en vais faire taire
Mes sentiments afin que de vous satisfaire !Le myope trop heureux enfourcha la monture
Qu’il paya aussitôt pour la vente conclure
Il se félicita de son acquisition
Pensant avoir fait là, bien bonne opération
Au sortir du village, bien vite il déchanta
Notre fringant coursier, marchait seulement au pas
Et lorsqu’il dut montrer son mécontentement
A défaut de hennir, il n’émit que braiments
Quand vous traitez affaire, faites en sorte de grâce
De ne pas devenir le Dindon de la farce !© Dominique
Tags : mulet, myope, fables