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    Le Cheval et l' Âne !

     

     

     Le Cheval et l' Âne

     


    Un cheval vivait libre en pampa Argentine
    Il n’avait en ses courses croisé nul être humain  
    Nul ne l’avait monté et sa robe opaline
    Par quiconque ne fut effleurée de la main
    Il était vif et prompt, empli de véhémence
    Malheur à qui de lui aurait eu l’imprudence
    Sinon par le regard de vouloir l' approcher 
    Fier et récalcitrant tel était l’équidé
    Un jour durant ses courses sauvages et effrénées
    Il vit sur la colline un petit âne bâté
    Attaché à un pieu qui l’herbage broutait
    Il s’approcha de lui toujours caracolant
    Dans des bruits de galops et de hennissements
    L’âne très occupé par son frugal repas
    Ne leva pas la tête, ne le regarda pas
    L’étalon outragé par une telle offense
    S
    ’adressa à l’ânon avec impertinence

    Tu es si petit ! Dit-il  Et bien grosse et ta tête
    D’être ainsi attaché, tu me parais bien bête
    Avec tes longues oreilles traînant  jusques à terre
    Il n’y a pas à dire, je ne pourrais m’y faire  ! 


    L’âne placidement s’arrêta de brouter 
    Et en un long braiment dit au bel indompté
     
    Je n'suis pas très grand, par contre toi tu l’es 
    Tu galopes tout le jour, moi je suis attaché
    Tu as beaucoup d’allure, je manque de prestance 
    Tu es libre comme l'air, moi je gagne ma pitance
    En portant sur l’échine de très lourdes ânées
    C’est pour cela vois-tu que mon dos est bâté 
    Et bien que nous n'ayons aucune ressemblance
    Malgré tes moqueries je loue mon ascendance  
    Car voilà deux milles ans un de mes congénères  
    Eut l’honneur de porter
     " L’ Enfant Dieu et sa Mère " 

     


    © Dominique

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    Le MYOPE et  Le MULET

     

    Mes Fables :Le Myope et le Mulet


     

    Un jour dans un village un noble s’arrêta
    Devant une écurie, cherchant une monture
    Noble il l’était ma foi, mais hélas la nature
    Ne l’avait point pourvu d’innombrables appas

    Il était disgracieux autant que l’on peut l’être
    Fluet était son cou, démesurée sa tête
    Pour aussi gros qu’ils soient, ses yeux exorbités, 
    Avaient de Dame taupe, l’identique acuité

    Marchant à l’aveuglette il avait bien du mal
    A choisir pour la route un fringant animal
    Ce qui, au maquignon pensant à la déveine 
    De n’avoir qu’un mulet, bien sûr parut aubaine
    Et quand le gentilhomme demanda à choisir
    C’est bien notre mulet qu’il s'en alla quérir

    - Permettez Monseigneur, j’ai pour vous fait ce choix
    Mon meilleur élément, vous ne regretterez pas !
     

    Le noble s’en saisit et s ‘en allait flatter 
    De la paume de la main la tête de l’équidé
    Quand l'escroc, qui prit soin de rabattre en arrière
    De l’animal hybride les trop longues oreilles
    S’empressa de parler pour faire diversion
    Et détourner ainsi de l'homme l’attention

    - Jai peine à vous le vendre, car j’y suis attaché
    Cest une belle bête, j’aurais l’aimer garder
    Mais vous me plaisez bien et m’en vais faire taire
    Mes sentiments afin que de vous satisfaire !

       

          Le myope trop heureux enfourcha la monture
    Qu’il paya aussitôt pour la vente conclure
    Il se félicita de son acquisition
    Pensant avoir fait là, bien bonne opération

    Au sortir du village, bien vite il déchanta
    Notre fringant coursier, marchait seulement au pas
    Et lorsqu’il dut montrer son mécontentement
    A défaut de hennir, il n’émit que braiments

     

    Quand vous traitez affaire, faites en sorte de grâce
    De ne pas devenir le Dindon de la farce !



          © Dominique


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    L’Aveugle et les Bougons

     

    Sur un long banc de pierre un aveugle vint s’asseoir
    Ignorant se trouver tout près d’un auditoire
    D' hommes qui comme lui étaient venus chercher
    Sur ce siège le repos après un long trajet
    Le non voyant alors, s’adressant à son chien
    Lui dit:  Viens mon Médor, ici nous serons biens 
    Pour reprendre des forces et boire quelques gouttes
    Avant que de reprendre le cours de notre route !
    C’est alors que les hommes semblant ne point les voir
    A refaire le monde se mirent en devoir
    - Avez vous constaté dit l’un, ces constructions
    Qui poussent de nos jours comme des champignons
    Qui nous privent dit l'autre des îlots de verdure
    Et de tout agrément qu’offre aux yeux la nature
    Notre vie désormais est faite de béton
    Les petits pavillons laissant places aux bâtisses
    Il n’est tous alentours que de grands édifices
    Ne pourrait-on cesser cette dégradation
    Et je ne parle pas de l’inconscience humaine
    Qui veut que, quel que soit l’endroit où l’on promène
    Il se trouve toujours des décharges sauvages
    Pour déplaire à la vue, gâcher le paysage
    L’aveugle qui malgré lui entendit le dialogue
    S’adressa en ces termes à ces fins " psychologues "
    Excusez-moi Messieurs, pour mon inconvenance
    D' enfreindre ici les règles de toute bienséance
    En m’immisçant ainsi à la conversation
    Sans en avoir de vous reçu l’invitation
    Mais si vous permettez, souffrez alors que j’ose
    Dire que j’aimerais voir, ce qui vous indispose
    Le destin a voulu me priver de  vision
    Je n’ai vécu  dès lors que d’imagination
    Mon quotidien n’ayant que des formes factices
    Je ne sais ce que sont béton ou édifices
    Décharges, champignons pavillons et bâtisses,
    Car je  suis de naissance immergé dans le noir
    Tout me semblerait beau si l'on m'offrait de voir
    Ne fut-ce qu’un instant, voire quelques secondes
    Pour me faire une idée de ce qu’est notre monde   

     

    Sachons raison garder face au superficiel
    Quant il est tant de gens privés de l’essentiel !


     © Dominique

     


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    L’OURS et LE LOUP

    Mes Fables : L"OURS  et  LE  LOUP

     

    Maître Loup ! 

     Je me suis souvent demandé

    Pourquoi sommes-nous  tous deux aux enfants associés ?

    La menace d’être par vous mangés

    Lorsqu’ ils sont dissipés les fait trembler d’effroi

    Et, bien qu’étant comme vous un animal sauvage

    Je suis l' meilleur ami des gosses en bas âge

    J’en suis fort étonné !  Vous, sauriez vous pourquoi ?

     

    Ami Ours ! 

     Les mythes ancestraux, les contes et les fables

    N’ayant montré de moi qu’aspects défavorables

    M’ont fait bien piètre renommée

    Francis Bacon* ainsi disait:

     

    « Calomniez, calomniez

    Il en restera toujours quelque chose »

     

    Nous ne pouvons nier ici ce qu’il expose

    De sa pensée philosophique

    Je suis figure emblématique

    Tandis que Vous

    Mentor du « Petit d’homme » des recueils de Kipling

    Plantigrade lourdaud à l’aspect débonnaire

    Gros amateur de miel, vous aviez tout pour plaire

    Pour votre image de marque, ce fut bon marketing

    Vous fûtes représenté en divers composants

    De l ‘ours de Richard Steiff   première création

    A Celle du "Teddy Bear", puis de Winnie l’ourson

    Les unes comme les autres vous rendirent attachant

    Cependant vous et moi en ces temps actuels

    Bien que soit opposée l’image qu'on véhicule

    Notre réintroduction en milieu naturel

    Me semble, susciter tout autant de scrupules

    L’on ne veut point de nous, l’on craint nos errements

    Pour moi, je ne dis point, objet d’acharnement

    Mais vous, le confident de leur petite enfance

    Voilà bien témoignage de leur reconnaissance

    Ami ! Si m’en croyez

    Ne cherchez à savoir tout ce qui ne peut l’être

    L’humain est ainsi fait, il nous faut bien l’admettre

    Qui bien trop souvent brûle, ce qu’il a encensé

    En espérer l'inverse serait-être insensé !

     

    © Dominique

     

     

    * Francis Bacon  ( 1561 - 1626 ) :    Philosophe anglais

     

     


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    " MES  FABLES "  

     

    "Le Nanti et le Pauvre" 

     

    MES FABLES : Le Nanti

    L’histoire se passa en période antique
    Dans un vaste palais de Mésopotamie
    Tout près de Babylone que des récits bibliques
    Décrivent comment étant une citée honnie
    Là, vivait un Nabab un homme cousu d'or
    Qui ne songeait qu' à lui et à son opulence
    Ne pouvant vivre heureux qu'au milieu de trésors
    Noyé dans une débauche de surabondance
    Aux marches du palais était un homme assis
    Âgé et loqueteux que des gens inhumains
    Chassaient à chaque fois qu'il le voyait ainsi
    Posé sur une marche un ballot à la main
    Lui donnant du bâton ou lui jetant des pierres
    Car comment osait-il lui, cet être indigent
    Venir salir les marches d'un palais éminent
    Et l'on pouvait alors voir partir le pauvre hère
    Injurié  et meurtri mais toujours sans mot dire
    Pour se mettre à l'abri de la maudite sphère
    Sur laquelle veillaient les méprisables sbires
     Chaque jour cependant il revenait s'asseoir

    Quels étaient ses desseins, était-il doloriste ?
    Pour revenir ainsi sachant que chaque soir
    La volée de bois vert sur son dos viendrait choir
    Aimait-t-il être battu.. ? Était-t-il masochiste ?
    Voyant un soir venir vers lui  les hommes de main
    Sans plus se démonter il leur tendit la sienne
    Il osa  demander l'aumône  aux béotiens
    Et contre toute attente, le plus jeune remit
    Au creux de celle-ci deux "drahms" en une obole
    L'homme le remercia, sans aucune  parole
    Mais par un doux sourire ému et attendri

    - Tu as donné deux pièces à cet homme dit l'autre
    Mais c'est un moins que rien, tu devais les garder
    C'est ce qu'a dit le Maître de ne lui rien donner

    Il l'interdit à tous et tu es l'un des nôtres !

    - N'as-tu pas vu ? Pauvre homme il avait juste un pagne
    Pour tout autre vêtement  que la peau  sur les os
    Certes je ne suis pas riche, vu le peu que je gagne
    Mais lui pourra manger quelques grains de sorgho !

    - Sais-tu ce que tu risques d'avoir désobéi
    Au Maître en ayant fait ce qu'il a interdit ? 

    - Je le sais et l'assume et si c'est avoir tort
    Que de venir en aide aux  êtres vivant dehors 
    Je m'en remets aux dieux et accepte mon sort !

    A l' instant où le garde prononça ces paroles
    Qu'on aurait dit sorties droit d'une parabole
    La terre alors trembla et le sol s'entrouvrit
    Engloutissant  palais, le nabab avec lui
    Les gemmes, les trésors, les richesses amassées
    Les êtres ayant fait preuve d'aucune aménité
    Tout fut enseveli dans l'immense cratère
    Au terrible séisme, seul deux hommes échappèrent
    Ce fut le charitable et le mendiant âgé
    Qui n'était autre qu'un Dieu, qui les hommes, visitait ! 
    Jean II le Bon l'a dit
    Et  j'en suis convaincue

    * Un bienfait n'est jamais perdu ! *



    © Dominique

    * Citation  de Jean II Le Bon, Roi de France (1350 -1364) 

     


     


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