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Par Dominica le 14 Septembre 2024 à 02:00
Le Cheval et l' Âne !
Un cheval vivait libre en pampa Argentine
Il n’avait en ses courses croisé nul être humain
Nul ne l’avait monté et sa robe opaline
Par quiconque ne fut effleurée de la main
Il était vif et prompt, empli de véhémence
Malheur à qui de lui aurait eu l’imprudence
Sinon par le regard de vouloir l' approcher
Fier et récalcitrant tel était l’équidé
Un jour durant ses courses sauvages et effrénées
Il vit sur la colline un petit âne bâté
Attaché à un pieu qui l’herbage broutait
Il s’approcha de lui toujours caracolant
Dans des bruits de galops et de hennissements
L’âne très occupé par son frugal repas
Ne leva pas la tête, ne le regarda pas
L’étalon outragé par une telle offense
S’adressa à l’ânon avec impertinence
—Tu es si petit ! Dit-il — Et bien grosse et ta tête
D’être ainsi attaché, tu me parais bien bête
Avec tes longues oreilles traînant jusques à terre
Il n’y a pas à dire, je ne pourrais m’y faire !
L’âne placidement s’arrêta de brouter
Et en un long braiment dit au bel indompté
—Je n'suis pas très grand, par contre toi tu l’es
Tu galopes tout le jour, moi je suis attaché
Tu as beaucoup d’allure, je manque de prestance
Tu es libre comme l'air, moi je gagne ma pitance
En portant sur l’échine de très lourdes ânées
C’est pour cela vois-tu que mon dos est bâté
Et bien que nous n'ayons aucune ressemblance
Malgré tes moqueries je loue mon ascendance
Car voilà deux milles ans un de mes congénères
Eut l’honneur de porter " L’ Enfant Dieu et sa Mère "
© Dominique
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Par Dominica le 11 Septembre 2024 à 02:00
Le MYOPE et Le MULET
Un jour dans un village un noble s’arrêta
Devant une écurie, cherchant une monture
Noble il l’était ma foi, mais hélas la nature
Ne l’avait point pourvu d’innombrables appas
Il était disgracieux autant que l’on peut l’être
Fluet était son cou, démesurée sa tête
Pour aussi gros qu’ils soient, ses yeux exorbités,
Avaient de Dame taupe, l’identique acuité
Marchant à l’aveuglette il avait bien du mal
A choisir pour la route un fringant animal
Ce qui, au maquignon pensant à la déveine
De n’avoir qu’un mulet, bien sûr parut aubaine
Et quand le gentilhomme demanda à choisir
C’est bien notre mulet qu’il s'en alla quérir
- Permettez Monseigneur, j’ai pour vous fait ce choix
Mon meilleur élément, vous ne regretterez pas !
Le noble s’en saisit et s ‘en allait flatter
De la paume de la main la tête de l’équidé
Quand l'escroc, qui prit soin de rabattre en arrière
De l’animal hybride les trop longues oreilles
S’empressa de parler pour faire diversion
Et détourner ainsi de l'homme l’attention- J’ai peine à vous le vendre, car j’y suis attaché
C’est une belle bête, j’aurais l’aimer garder
Mais vous me plaisez bien et m’en vais faire taire
Mes sentiments afin que de vous satisfaire !Le myope trop heureux enfourcha la monture
Qu’il paya aussitôt pour la vente conclure
Il se félicita de son acquisition
Pensant avoir fait là, bien bonne opération
Au sortir du village, bien vite il déchanta
Notre fringant coursier, marchait seulement au pas
Et lorsqu’il dut montrer son mécontentement
A défaut de hennir, il n’émit que braiments
Quand vous traitez affaire, faites en sorte de grâce
De ne pas devenir le Dindon de la farce !© Dominique
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Par Dominica le 21 Août 2024 à 10:00
L’Aveugle et les Bougons
Sur un long banc de pierre un aveugle vint s’asseoir
Ignorant se trouver tout près d’un auditoire
D' hommes qui comme lui étaient venus chercher
Sur ce siège le repos après un long trajet
Le non voyant alors, s’adressant à son chien
Lui dit: Viens mon Médor, ici nous serons biens
Pour reprendre des forces et boire quelques gouttes
Avant que de reprendre le cours de notre route !
C’est alors que les hommes semblant ne point les voir
A refaire le monde se mirent en devoir
- Avez vous constaté dit l’un, ces constructions
Qui poussent de nos jours comme des champignons
Qui nous privent dit l'autre des îlots de verdure
Et de tout agrément qu’offre aux yeux la nature
Notre vie désormais est faite de béton
Les petits pavillons laissant places aux bâtisses
Il n’est tous alentours que de grands édifices
Ne pourrait-on cesser cette dégradation
Et je ne parle pas de l’inconscience humaine
Qui veut que, quel que soit l’endroit où l’on promène
Il se trouve toujours des décharges sauvages
Pour déplaire à la vue, gâcher le paysage
L’aveugle qui malgré lui entendit le dialogue
S’adressa en ces termes à ces fins " psychologues "
Excusez-moi Messieurs, pour mon inconvenance
D' enfreindre ici les règles de toute bienséance
En m’immisçant ainsi à la conversation
Sans en avoir de vous reçu l’invitation
Mais si vous permettez, souffrez alors que j’ose
Dire que j’aimerais voir, ce qui vous indispose
Le destin a voulu me priver de vision
Je n’ai vécu dès lors que d’imagination
Mon quotidien n’ayant que des formes factices
Je ne sais ce que sont béton ou édifices
Décharges, champignons pavillons et bâtisses,
Car je suis de naissance immergé dans le noir
Tout me semblerait beau si l'on m'offrait de voir
Ne fut-ce qu’un instant, voire quelques secondes
Pour me faire une idée de ce qu’est notre mondeSachons raison garder face au superficiel
Quant il est tant de gens privés de l’essentiel !© Dominique
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Par Dominica le 19 Août 2024 à 02:00
L’OURS et LE LOUP
Maître Loup !
Je me suis souvent demandé
Pourquoi sommes-nous tous deux aux enfants associés ?
La menace d’être par vous mangés
Lorsqu’ ils sont dissipés les fait trembler d’effroi
Et, bien qu’étant comme vous un animal sauvage
Je suis l' meilleur ami des gosses en bas âge
J’en suis fort étonné ! Vous, sauriez vous pourquoi ?
Ami Ours !
Les mythes ancestraux, les contes et les fables
N’ayant montré de moi qu’aspects défavorables
M’ont fait bien piètre renommée
Francis Bacon* ainsi disait:
« Calomniez, calomniez
Il en restera toujours quelque chose »
Nous ne pouvons nier ici ce qu’il expose
De sa pensée philosophique
Je suis figure emblématique
Tandis que Vous
Mentor du « Petit d’homme » des recueils de Kipling
Plantigrade lourdaud à l’aspect débonnaire
Gros amateur de miel, vous aviez tout pour plaire
Pour votre image de marque, ce fut bon marketing
Vous fûtes représenté en divers composants
De l ‘ours de Richard Steiff première création
A Celle du "Teddy Bear", puis de Winnie l’ourson
Les unes comme les autres vous rendirent attachant
Cependant vous et moi en ces temps actuels
Bien que soit opposée l’image qu'on véhicule
Notre réintroduction en milieu naturel
Me semble, susciter tout autant de scrupules
L’on ne veut point de nous, l’on craint nos errements
Pour moi, je ne dis point, objet d’acharnement
Mais vous, le confident de leur petite enfance
Voilà bien témoignage de leur reconnaissance
Ami ! Si m’en croyez
Ne cherchez à savoir tout ce qui ne peut l’être
L’humain est ainsi fait, il nous faut bien l’admettre
Qui bien trop souvent brûle, ce qu’il a encensé
En espérer l'inverse serait-être insensé !
© Dominique
* Francis Bacon ( 1561 - 1626 ) : Philosophe anglais
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Par Dominica le 6 Décembre 2022 à 10:00
" MES FABLES "
"Le Nanti et le Pauvre"
L’histoire se passa en période antique
Dans un vaste palais de Mésopotamie
Tout près de Babylone que des récits bibliques
Décrivent comment étant une citée honnie
Là, vivait un Nabab un homme cousu d'or
Qui ne songeait qu' à lui et à son opulence
Ne pouvant vivre heureux qu'au milieu de trésors
Noyé dans une débauche de surabondance
Aux marches du palais était un homme assis
Âgé et loqueteux que des gens inhumains
Chassaient à chaque fois qu'il le voyait ainsi
Posé sur une marche un ballot à la main
Lui donnant du bâton ou lui jetant des pierres
Car comment osait-il lui, cet être indigent
Venir salir les marches d'un palais éminent
Et l'on pouvait alors voir partir le pauvre hère
Injurié et meurtri mais toujours sans mot dire
Pour se mettre à l'abri de la maudite sphère
Sur laquelle veillaient les méprisables sbires
Chaque jour cependant il revenait s'asseoirQuels étaient ses desseins, était-il doloriste ?
Pour revenir ainsi sachant que chaque soir
La volée de bois vert sur son dos viendrait choir
Aimait-t-il être battu.. ? Était-t-il masochiste ?
Voyant un soir venir vers lui les hommes de main
Sans plus se démonter il leur tendit la sienne
Il osa demander l'aumône aux béotiens
Et contre toute attente, le plus jeune remit
Au creux de celle-ci deux "drahms" en une obole
L'homme le remercia, sans aucune parole
Mais par un doux sourire ému et attendri- Tu as donné deux pièces à cet homme dit l'autre
Mais c'est un moins que rien, tu devais les garder
C'est ce qu'a dit le Maître de ne lui rien donnerIl l'interdit à tous et tu es l'un des nôtres !
- N'as-tu pas vu ? Pauvre homme il avait juste un pagne
Pour tout autre vêtement que la peau sur les os
Certes je ne suis pas riche, vu le peu que je gagne
Mais lui pourra manger quelques grains de sorgho !- Sais-tu ce que tu risques d'avoir désobéi
Au Maître en ayant fait ce qu'il a interdit ?- Je le sais et l'assume et si c'est avoir tort
Que de venir en aide aux êtres vivant dehors
Je m'en remets aux dieux et accepte mon sort !A l' instant où le garde prononça ces paroles
Qu'on aurait dit sorties droit d'une parabole
La terre alors trembla et le sol s'entrouvrit
Engloutissant palais, le nabab avec lui
Les gemmes, les trésors, les richesses amassées
Les êtres ayant fait preuve d'aucune aménité
Tout fut enseveli dans l'immense cratère
Au terrible séisme, seul deux hommes échappèrent
Ce fut le charitable et le mendiant âgé
Qui n'était autre qu'un Dieu, qui les hommes, visitait !
Jean II le Bon l'a dit
Et j'en suis convaincue* Un bienfait n'est jamais perdu ! *
© Dominique
* Citation de Jean II Le Bon, Roi de France (1350 -1364)
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