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    Le Crapaud et la Grenouille

     

      

     

    Au printemps un crapaud aussi fier qu'Artaban
    Et pourtant aussi laid que le crapaud peut l'être 
    Vint dans l'Etang voisin pour passer du bon temps
    Pensant que nul ainsi pourrait le reconnaitre
    Ne sachant pour le moins refréner ses ardeurs
    Il sauta sur le dos d'une pauvre Rainette
    Comme sur une proie se jette un prédateur
    La Rainette fragile et tout effarouchée
    A l'énorme amphibien chercha à se soustraire
    Elle lutta si bien qu'elle se fit lâcher
    Mais le gros batracien tenant à satisfaire
    Un caprice pressant ne put s'en tenir là
    Il pourchassa Rainette sur le bord de la rive
    La rattrapa d'un bond et ne la lâcha plus
    Dédaignant sans nul doute tout ce qui arrive
    A des êtres plus faibles et de tout, dépourvus
    Car la p'tite grenouille pauvrette s'activait     
     A happer des insectes tout comme le bécard
    Afin que de pouvoir élever son têtard
    Après qu'à son plaisir il l'eut enfin soumise
    Et que notre grenouille se fut mise à l'abri
    Rester dans les parages, il n'était plus de mise
    Et le vilain crapaud s'en alla lui aussi
    Il se pensait tranquille, qui après tout pourrait
    Venir lui reprocher ce qu'il venait de faire
    Il se pensait puissant pour qu'on le put juger
    Et se croyait bien sûr ainsi sorti d'affaire
    Comment eut-il songé qu'un petit batracien
    Avait eu le courage que de s'en aller plaindre
    Mais voila il le fit, contrariant les desseins
    De  Messire Crapaud qui alors dut tout craindre
    Tout d'abord la vindicte de la gent Amphibien
    Puis celle de la loi gouvernant cet  Etang
    Qui vint le déloger, étonné au combien !
    Et c'est bien sa sentence qu'à ce jour il attend
     
     
     
     28 juin 2011
    © Dominique
     
     Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existées n'est absolument pas  fortuite
    mais bien volontaire !

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    L'Avaricieux

     

     
    - La bonne chère est chère ! Croyez moi cher Monsieur
    Un nourrain ne nourrit que bien peu de convives
    Un verrat vous verriez, ce serait déjà mieux
    Mais faudrait- il encore que vous acceptassiez
    D’en payer l’excédent sans en être excédé
    Il faut bien voyez vous, que tout le monde vive !  
     
    - Un verrat dites-vous ? Pourquoi pas un mouton
    De pousser à pléthore il n’est pas de bon ton
    Je ne suis pas de ceux, savez vous que l’on tond
    La chair de votre étal est en effet  bien chère
    Je m'en vais de ce pas voir chez la maraîchère    
    Et gage qu’avec elle, il n’y ait à marchander
     
    - Allez si vous voulez mon bon Monsieur. Allez !
    Elle se trouve là-bas, tout au fond de l’allée
    Je ne suis voyez vous, pour deux sous rancunière
    Et je comprends fort bien que raison pécuniaire
    Vous fasse préférer le légume au  cochon
    Mais cependant je crains,  avec force raisons
    Mêm' l'offrant des deux mains à tous vos invités
    Que vous ne soyez par eux , dès demain évité
    Et les perdiez dés lors, pour  un repas sommaire
    Lorsqu’on convie Monsieur, point ne faut regarder
    A ce que l’on consomme, à ce que l’on dépense
    A des amis l’on offre un repas plantureux
    Afin qu'ils puissent au mieux
    Tous se remplir la panse
    Voilà en vérité Monsieur ce que je pense
    Car vous n’êtes point homme à être miséreux
     
    Les paroles prononcées par cette fine mouche
    Mouchèrent l’avaricieux, lequel botta en touche
    Essayant volontiers de faire digression
    A la leçon donnée par cette allocution
    Fit mine de s’abîmer dans la méditation
    Et dit : - Réflexion faite …Je prendrai le cochon !
     
    Puis nonchalant, le chaland repartit
    Tandis que sur le fleuve se croisaient les chalands


     

    23 février 2009

    © Dominique


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