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Mes Poèmes : La Vieille Dame !
La Vieille Dame
L’aurore vient de poindre étendant sur la ville son diaphane manteau
Tout est teinté de rose et le vent du Nord souffle pour guider son troupeau
La vieille dame fixe en s’en user les yeux, le divin paysage
Elle veut à tout jamais dans sa pauvre mémoire en conserver l’image
Combien de fois déjà, a-t-elle contemplé le matin se lever
Pourquoi donc aujourd’hui trouve-t-elle à cela tant de beauté ?
Elle ouvre les fenêtres laissant l’air du matin caresser son visage
Et sécher sur ses joues les traces que le chagrin laisse dans son sillage
Si elle a tant de peine c’est qu’aujourd’hui elle quitte le toit qui fut le sien
Pour laisser au destin, accomplir jusqu’au bout, ses funestes desseins
Elle, à qui jamais la vie ne fit de cadeaux
N’en fut pas moins chargée du poids de ses fardeaux
Elle a peu demandé : Pouvoir finir sa vie dans sa pauvre maison !
Mais c’était trop encor et voilà qu’on l’enferme au nom de la raison
C’est beaucoup plus normal ! A dit son entourage
Qu’elle côtoie enfin un monde se son age
Mais lui a-t-on vraiment demandé son avis
Et si on l’avait fait s’en serait-on servi ?
S’il est vrai que l’on revoit sa vie en passant le miroir
Jamais ce ne sera si net qu’en ce mouroir
Qui donc aurait pu dire à part un «Haruspice»
Que ses derniers instants finiraient à l’hospice
Les yeux noyés de larmes elle se revoit enfant
Faisant tant de projets auprès de ses parents
Elle perçoit les voix des fêtes en famille
Et revoit dans un coin cette petite fille
Qui serre sur son cœur la nouvelle poupée
Que le Père Noël vient de lui apporter
Comme pour les saisir elle murmure tout bas
Ombres chères ne m’abandonnez pas !
Revenez tous les jours partager ces instants
Que l’on m’oblige à vivre en attendant le temps
Où vous viendrez alors ensemble me chercher
Pour que nous puissions tous enfin nous retrouver
© Dominique BONAVITA
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Commentaires
une grande tristesse dans ce beau poème Dominique, j'espère que tu te portes bien
bisous
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Lundi 28 Mars 2022 à 10:28
Bonjour Josette,
Ne sois pas inquiète Josette, je vais très bien ! ( tout du moins aussi bien que les évènements nous le permettent). Ce poème vois-tu, date de 1995 et c'est l'un des tout premiers que j'aie écrit. Je l'avait fait en songeant à ces personnes âgées qui pour quelque raison que cela soit, se retrouvent seules en fin de vie.
En espérant que tu ailles bien également,
Bisous
Dominique
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Quelle étreinte en lisant ce poème.
Je sais que ma maman a su faire en sorte que son cadre de vie qui n'était plus le sien redevienne le sien. Elle était Alzheimer et il était absolument impossible de la laisser chez elle pas plus que la garder avec moi.
Elle n'a jamais été enfermée dans une chambre et allait jardiner avec le jardinier dans le parc et c'était son plaisir le jardin.
Comme la maison de retraite n'était pas fermée, elle sortait et il fallait aller la rechercher dans le bourg. Mais quelle importance, elle avait fait ce qu'elle voulait, aller chercher sa fille à l'école par exemple.
Bonne fin de journée Dominique.
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Vendredi 1er Avril 2022 à 12:36
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Moi, je n'étais pas heureuse.
Elle avait fait son nid. C'est une maladie incomprenable. Il y a toujours une petite étincelle qui ranime la flamme.
A un Noël passé chez notre belle-fille, en arrivant devant la maison de retraite elle a dit : ça fait du bien de rentrer chez soi.
Ca nous a soulagé, mais ...
Bon week-end Dominique.
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Dimanche 3 Avril 2022 à 09:44
Bonjour Pimprenelle,
Je conçois très bien que tu ne l'aies pas été ? C'est tellement triste que cette maladie-là !
Je me demande si, pour la personne qui en est atteinte, il ne vaut pas mieux qu’elle ne se souvienne de rien concernant son passé, que de ne se souvenir que par instant car cela je présume doit la rendre plus malheureuse encore.
Pour la famille, par contre cela est si cruel !
Je te souhaite un bon dimanche Pimprenelle
Dominique
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Oh le incomprenable ! Cela doit venir des stages contes où on nous demandait des mots inexistants. La gymnastique de l'oralité et des images ...
Merci pour ta gentillesse.
Je n'ai jamais vraiment su lorsque maman était malheureuse car si elle pleurait elle ne savait pas dire pourquoi.
Bonne fin d'après-midi Dominique
Bonjour Pimpenelle,
Ne t'inquiète pas pour le incomprenable ! En ce qui me concerne, parfois je pense à quelque chose en même temps que je parle, alors il m'arrive de faire des "mots - valise", le début de l'un et la fin de l'autre. Je crois aussi que les périodes qu'il nous ait donné de vivre en ces temps difficiles : Covid, Guerre Ukraine, Re Covid et ce depuis deux ans, ne favorise ni la compréhension ni la locution.
Belle semaine
Dominique
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Bonjour Dominique,
Triste mais si bon, tout à la fois !!!
Beau vendredi et doux week-end,
Bisous ♥
Bonjour Colette,
Merci d'êre passée ! Je suis ravie que ce poème, qui est l'un de mes tout premiers (1995), ait su re plaire bien qu'il soit empreint de tristesse.
Je te souhaite une belle fin de semaine Colette
Bisous
Dominique