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Mes Poèmes :" U CATENACCIU" (L' HOMME ENCHAÎNE)
LE VENDREDI SAINT
"U CATENACCIU"
( L' HOMME ENCHAÎNE )
Il est de tradition en Corse et plus particulièrement à SARTENE, le soir du Vendredi Saint, qu'un homme, inconnu de tous (sauf du prêtre de la paroisse), revive « La Passion de Notre Seigneur " dans les rues de la ville.
Il fait cela pour une raison bien particulière. Est-elle repentance, expiation d'une faute, remerciement d'un vœu exaucé, ou quête spirituelle ? Nul ne le sait que lui. Mais ce sera de rouge vêtu, totalement caché sous une tunique, coiffé d’une cagoule, ganté de rouge, les pieds nus et de seize kilos enchaînés, qu'il parcourra un kilomètre huit cents dans la ville du sud de l’Ile, que Prosper Mérimée qualifia comme étant … La plus Corse des Villes Corses. Il portera la lourde croix (Trente-sept kilos) et réalisera enfin, ce que chaque futur pénitent espérant devenir un jour « U Catenacciu », conçoit comme un privilège. Car les demandes pour revivre la "Passion du Christ" à Sartène, sont nombreuses et la liste d’attente extrêmement longue.
" U CATENACCIU "
Il est vingt deux heures, sur l’Ile de Beauté
Au parvis de l' église la foule est amassée
Soudain les portes s’ouvrent, la multitude s’écarte
Il sort, portant tunique et cagoule écarlates
Qui peut être cet homme, dont on ne connaît rien
Et quelle fût sa faute, son vœu, ou son chagrin
Pour avoir demandé que de porter les Chaînes
En ce Vendredi Saint , dans les rues de Sartène ?
Ce pénitent, dont nul, ne doit savoir le nom
Pour le prix de ses peines, veut revivre la « Passion »
C’est une grande faveur qui lui est départie
Il n’aura celle-ci, qu’une fois dans sa vie
Les lourdes chaînes fixées à sa cheville droite
Résonnent tristement, dans les ruelles étroites
Le dos déjà courbé , sous cette lourde Croix
Comme le fit le Jésus, il tombera, trois fois
Il fléchit sous la charge, pesantes sont les chaînes
Il titube, il vacille sous le poids qui l’entraîne
Et avant que d’avoir, atteint l’escarpement
Ses pieds meurtris, blessés, sont rougis par le sang
Sur son passage on prie, on chante, on psalmodie
Perdono mio Dio, mio Dio perdono ,
On entonne les « Pater », on récite les « Avé »
Et la foule innombrable, par la ferveur gagnée
Ressemble à si méprendre, à celle qui assista
A l’ascension du Christ, vers le mont Golgotha
© Dominique
Tags : chaines, porteur, catenacciu, dio, perdonu, Sartène
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Commentaires
Bonjour Dominique,
Je te remercie pour avoir si joliment conté cette coutume ! C'est important de garder en mémoire notre patrimoine traditionnel.
Je te souhaite de belles fêtes de Pâques.
Gros bisous.
Annie
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oups j'ai eu des pubs --- des demandes de mise à jour-- je n'arrivais plus à revenir chez toi-
c'est bien décrit- oui la même ferveur que lors de sa mise à mort !
ha les humains !
bon aprem ! bisous-