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Mon Roman
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" Sur les Rives du fleuve Amour "
R E S U M E
Dans la Russie du XIXe siècle, dans deux villes des environs de Moscou, distantes entre elles, d'une cinquantaine de kilomètres ; l' une, "Lyoubertsy" au Sud-Est, dans laquelle demeure la comtesse Irina Anatolievna Ivanovna ; l'autre " Odintsovo" au Sud-Ouest où réside son neveu, le comte Alexandre Vassilievitch Ozerov. Celui-ci qu'elle considèra toujours, comme l'enfant qu'elle n'eût jamais est le fils de sa défunte soeur. Le Destin paraît s'amuser avec cette famille de nobles, en faisant, tel des pions, se déplacer sur un gigantesque échiquier au gré de sa fantaisie: Maîtres et valets. Du jeu de ce tacticien de la vie, d' "Avantage" en "Contre-attaque", naîtront, des intrigues et des rencontres ; des peines et des joies ; des trahisons mais également des amours, des révélations, des vengeances mais aussi du repentir. Ces divers évènements viendront rectifier la position et rétablir le fragile équilibre, de ces "Pions" humains.
En lire un extrait
PROLOGUE
Dans la culture russe, le thé, que l'on boit à toute heure ; fut de tout temps une véritable institution. Au milieu du XIXe siècle à « Lyoubertsy », petite ville au Sud-est de Moscou, dans la demeure de la comtesse Irina Vassilievna Ivanovna, la préparation de cet emblématique breuvage était dévolue à Olga Konstantinovna*(1) Lejova, l’intendante.
Dans un rituel matinal, Olga, préparait quotidiennement le grand "samovar" d'argent. Après l’avoir empli d'eau, elle enflammait, dans le foyer de celui-ci, les charbons de bois qui allaient chauffer l'air de la cheminée centrale et, porteraient ainsi, l'eau à ébullition, en lui maintenant une chaleur constante. Lors de ce bouillonnement on disait poétiquement, que " le samovar chantait ".
Dans la théière au décor bleu cobalt, du service en porcelaine de « Lomonossov », la porcelaine la plus raffinée de Russie, Olga, déposait plusieurs feuilles d'un thé noir, très amer, auxquelles ; elle rajoutait, selon la demande ; des baies de fruits rouges, des morceaux d'agrumes séchés, de la bergamote ou bien encore du miel, afin d'en atténuer l'amertume. Puis, après y avoir versé, l’eau, elle reposait la théière sur le « piédouche », chapeautant le samovar où, ce mélange de thé, très concentré, nommait "zavarka" infusait alors.
ARRIVEE A « LYOUBERTSY »
En cette fin de journée hivernale, du mois de février mille huit cent cinquante-quatre, à « Lyoubertsy », petite ville située à vingt-quatre kilomètres au sud-est de Moscou ; la comtesse Irina Vassilievna Ivanovna, une alerte septuagénaire ; après avoir dîné comme à l’accoutumée, d'un léger bouillon de légumes, se rendit dans l’un des salons de sa vaste demeure. Celui-ci ; dont les murs et les sièges étaient tendus de lampas vert amande était prosaïquement nommé : le salon vert. Elle s’assit, dans une bergère à oreilles, tout près de la cheminée, qui dispensait sa douce chaleur.
Le crépitement du feu, propice à la somnolence, la conduisit peu à peu à l'endormissement, le livre : « Un bretteur », d'Ivan Tourgueniev ; dans lequel elle s’était plongée quelques minutes auparavant ; encore ouvert sur ses genoux. Olga Konstantinovna, afin de ne pas l’éveiller, s'avança à pas feutrés, vers les fenêtres du salon, desquelles elle tira les lourds rideaux, de velours vert empire et s’apprêtait à fermer les croisées, lorsqu’elle suspendit son geste ; en apercevant la lumière émanant de la lanterne d'un fiacre, s'approchant au petit trot de la demeure. Elle se dirigea, vers la bergère dans laquelle Irina Ivanovna, dormait du sommeil du juste et, délicatement l’éveilla en murmurant à son oreille :
- Irina Vassilievna … ! Irina Vassilievna … !
Irina tressaillit et, à l’instar de quelqu’un que l’on eût pris en faute ; en un réflexe, elle rajusta son bonnet, lissa prestement son corsage, ferma le livre, que les plis de son imposante jupe, avaient maintenu en place et, d'une mauvaise foi évidente ; qui fit sourire Olga répondit :
- Ne criez pas aussi fort Olga Konstantinovna, je ne suis pas sourde savez-vous ? J'étais pensive voilà tout mais qui y a-t-il ?
- Un fiacre arrive chez nous Irina Vassilievna !
- À cette heure ? Allez donc voir qui cela peut bien être !
Olga, grande et svelte quadragénaire, au teint marmoréen et pommettes saillantes, coiffée d’une large natte couronnant sa chevelure blonde ; s’empressa d'exécuter l'ordre, dans les bruissements de sa longue robe de taffetas noir à haut collet, qui lui donnait un air austère. Elle ouvrit la lourde porte à double vantaux et vit le fiacre s'immobiliser devant l’entrée. Un homme, de belle stature, en descendit le premier en offrant son bras, à une toute jeune femme, qui portait un ballot et paraissait pleurer. Se tournant vers le cocher, l’homme lui demanda d'attendre et, ce fut dos courbé et cinglé par des tourbillons de neige, que le couple, avança vers le perron de la luxueuse demeure, dont les trois colonnes de style dorique, soutenaient un fronton semi-circulaire. Après avoir franchi les quelques marches menant au seuil, les arrivants, ôtèrent à l'aide du décrottoir scellé dans le mur, la neige qui s'était amassée sous leurs bottes. Secouant les derniers flocons restés accrochés à son manteau à col de loutre, l'homme s’avança vers l’intendante et dit en ôtant respectueusement son chapeau haut de forme :
- Bonsoir Olga Konstantinovna !
Mais avant même, que cette dernière n’ait eu le temps de répondre à cette civilité ; de l'intérieur de la demeure, la comtesse s'enquit.
- Qui donc est-ce, Olga ? ............
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© Dominique
Tags : Russie, Comte, Novodievitchi, Odintsovo
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Commentaires
Bonjour Primprenelle,
Merci d'être passée.
Arrêt au bon endroit peut être mais cela dépend uniquement des personnes que cela peut intéresser.
Je trouve, le terme "Chanter", qu'emploient les Russes lorsque bout le samovar ; des plus poétiques.
Bises
Dominique
Et si on prête bien l'oreille le terme est bon. De plus, tu sais quand arrêter le chauffage.
Bises
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Arrêt juste au bon endroit pour susciter la curiosité !
J'aime les descriptions elles nous emmènent là où tu le désires.
Amusant, je dis aussi que l'eau chante lorsqu'elle arrive au moment de l'ébullition.