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UCHRONIE
Une « Uchronie » est un récit imaginaire, qui a pour point de départ un Événement Historique dont on modifie à sa convenance et selon son imagination, l'évolution et l’issue.
Luigi Pirandello : Votre Majesté bien que nous ne vécûmes pas dans le même siècle et que nous fûmes depuis des lustres, tous deux partis "ad patres" *, des "ouï-dire", qui circulèrent dans ma famille de génération en génération, pour parvenir jusqu'à moi, voudraient que vous ne vous fûtes pas fait occire, le 14 mai de l'an de grâce 1610 rue de la Ferronnerie, par François Ravaillac ; comme prétendu. Il semblerait que sur les ordres de votre prévôt et cela à votre insu ; quelqu'un, auquel on eut fait miroiter maints avantages et que l'on eût pris soin de grimer à votre image, prit alors votre place et qu'il ait donc péri sous les coups portés au travers de la fenêtre de votre carrosse. Pourriez-vous Sire, cela ne pouvant plus tirer à conséquence, m'en dire davantage à ce sujet ?
HENRI IV : Monsieur, je ne saurais dire pourquoi, mais votre visage ne m'est point inconnu. Nous serions nous déjà croisés Vous et Moi ?
Luigi Pirandello : Croisés ! Cela est fort probable, mais uniquement dans l'une des diverses acceptions de ce terme Sire, mais jamais de visu. Cependant, je me rends compte que j'ai failli à la plus élémentaire bienséance en ne me présentant pas à Vous et je vous prie de m'en excuser. Je me nomme, ou plutôt me nommait, lorsque je vivais encore en " Le bas monde" : Luigi Pirandello. Dramaturge italien, prix Nobel de littérature, auteur et notamment, d'une pièce que j'écrivis en 1921 et à laquelle je donnai comme titre : Henri IV.* Sire tout en parlant, je vous observe et vous me paraissez songeur ! Se pourrait-il, que j'aie éveillé chez vous une quelconque curiosité ?
HENRI IV : Pourriez-vous me faire part Monsieur Pirandello, de cette hypothèse que vos ascendants avaient fondée à mon endroit et qui s’est propagée jusqu'à vous ?
Luigi Pirandello : Certes Sire, certes ! Il fut de tous temps prétendu, que la souche de notre famille était : Votre Majesté !
HENRI IV : Vous présumez donc, être l'un de mes descendants ? Je dois vous avouer que cela n'est pas impossible. Je ne sais comment votre parentèle est arrivée à cette conclusion, mais il est exact que je n'ai point perdu la vie ce jour de mai 1610, comme la grande Histoire le prétend. Au matin de ce funeste jour, où un homme innocent devait prendre ma place et, dont j’ignorais tout de la machination parbleu ! Il me fut interdit par mon Grand Prévôt : Joachim de Bellengreville,* en raison d'un rêve que d’aucuns prétendirent prémonitoire, de me rendre comme cela était prévu, à l’Arsenal, afin de m'entretenir avec le Duc de Sully, qu'une mauvaise grippe obligeait à garder le lit. Après mon prétendu assassinat, alors que mon bon peuple et mes proches pleurait ma mort, afin de corroborer mon trépas, on exigea de moi, que je fuie mon royaume en catimini, pour aller vers une destination dont on me laissa tout de même le choix ; mais avec pour seuls titre et nom, ceux de "Comte de Ravaner", l'anagramme de Navarre et cela pour y commencer une nouvelle vie. Mon choix se fixa sur l’île de Sicile et plus précisément dans la ville d'Agrigente, où vivait alors la dernière de mes soixante-dix-huit maîtresses: Charlotte de Montmorency*, princesse de Condé pour laquelle j’avais quelques mois auparavant, afin de pouvoir l'épouser, projeté de répudier Marie de Médicis. Charlotte avait à peine seize ans, elle était belle comme le jour. Je vécus là-bas auprès d’elle, un bonheur sans égal et, pour ma plus grande joie, moi qui déjà étais père de quatorze enfants, je le fus de nouveau, deux années plus tard alors que j’avais déjà atteint l’âge de cinquante-huit ans. En effet, Charlotte me donna deux fillettes Jeanne et Louise, prénoms de nos respectives mères. Des jumelles qui complétèrent mon bonheur. Je présume donc, que par cette filiation insulaire, vous fûtes l’un de mes descendants ?
Luigi Pirandello : J'ose sincèrement le croire Sire ! Voilà pourquoi, lorsque vous avez pensé que nous nous étions peut-être croisés car mon visage ne vous était pas inconnu, j’ ai précisé dans une seule acception du terme. Je parlais évidemment du croisement de nos gênes, par lesquels sont transmis les caractères héréditaires de l’individu, mais également la ressemblance. Mon visage ressemblant au votre, vous pensiez m’avoir déjà rencontré. Oserais-je, avant que nous nous quittions, vous demander Sire, en quelle année vous avez réellement quitté "le Bas monde" ?
HENRI IV : Osez ! Osez mon Ami ! Je l’ai quitté d’une façon tout à fait naturelle, à l’âge canonique de quatre-vingt-dix-sept-ans et ce, dans le mois de décembre de l’an de grâce 1650 quelques jours seulement,après avoir subi la perte cruelle de celle avec laquelle je vécus, quarante années d’un bonheur sans nuage et qui fut mon dernier grand amour.
© Dominique
* ad patres : Partir chez ses ancêtre, dans l'Autre Monde.
* Luigi Pirandello écrivit bien cette pièce Henri IV en 1921, mais celle-ci, fait référence à Henri IV du Saint Empire (1084-1105)
* Joachim de Bellengreville, Grand Prévot de l'Hôtel du Roy chargé de la sécurité et de la police de la cour sous Henri IV.
* Charlotte de Montmorency, princesse de Condé fut en effet le dernier grand amour d'Henri IV (cependant platonique) qui avait 41 ans de plus qu'elle. Elle décéda réellement le 2 décembre 1650.
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LA PASTORALE PROVENCALE
Cette pièce de théâtre ( en 4 actes )
Est une version vivante de la Crèche.
Elle raconte le pèlerinage de
" Provençaux"
truculents, pittoresques,
vers BETHLEEM.
C'est un spectacle traditionnel agrémenté de chants et de chœurs.
De toutes les « Pastorale » celle d'Antoine Maurel reste la plus célèbre. Il l’écrivit en 1844 et elle fut jouée cette même année, à la rue Nau à Marseille.
Depuis lors, elle est jouée
( en langue Provençale ) tous les ans dans les semaines qui suivent NOËL.
Premier acteL’Ange Boufaréou ( qui a les joues gonflées) annonce aux Bergers que le fils de Dieu va naître.
S’ensuit alors la présentation des protagonistes de cette représentation de la Nativité. quelque peu « revue » mais si sympathique et agréable à regarder.
Pimpara: Le rémouleur, qui aime la dive bouteille.
Barnabeu Le Meunier : Homme paresseux, habitant seul le moulin avec son âne et son chien, depuis que sa femme l’a quitté.
L'aveugle : dont le fils a disparu et qui de fait, fut volé par le boumian
Le boumian : (bohémien) voleur de poules invétéré et qui terrorise la région.
Le Gendarme : Qui est toujours aux trousses du boumian et qui ne le rattrape jamaisMargarido : Femme âgée et acariâtre qui ne cesse d'invectiver son mari Jourdan
Jourdan : Epoux de Margarido. Un Notable riche mais avare, au cœur dur, qui refusa l’hospitalité à " Marie et Joseph " qui cherchaient un gîte.
Mireille : Fille de Jourdan.
Vincent : Tambourinaïre et, Amoureux de Mireille;
Benvengu : Gendre (veuf) de Jourdan.
Le Ravi : Candide et toujours heureux.
Roustido : Célibataire endurci (voisin de Margarido et Jourdan).
Honorine : La Poissonnière . Personne peu consciencieuse, qui depuis plus de vingt ans, vend son poisson alors qu’il n’est, comment dire : Pas « de première fraîcheur» !
Et les deux journaliers "innocents"
(« Fadas » comme ont le dit chez nous !) :Pistachié : L’époux d’Honorine, poltron s’il en est et, qui se fera duper par le boumian à qui il vendra son ombre (son âme) contre une bourse d'argent.
Et pour finir Jigèt, qui bégaye !
Comme ont peut le constater, chacun des personnages à un défaut, un travers, ou un handicap.
Deuxième acte
Les bergers viennent au village apporter la bonne nouvelle et réveillent Margarido et Jourdan,( qui comme à l’accoutumée, sitôt levés, se chamaillent) ; Roustido, leur voisin et Pistachié. Tous prennent le chemin de Sainte l'Etable.
Troisième acte
Fatigués, les gens du village s'arrêtent dans la ferme de Benvengu pour se reposer. Benvengu, pour lequel, tout nouvel arrivant est prétexte à libations, s’en donne à cœur joie ! Ils sont tous très éméchés, lorsque les cris de Pistachié (que le boumian à jeté dans le puits) les dégrisent et qu’ils mettent tout en œuvre pour le sortir de cette mauvaise posture. Remis de leur émotion, Ils reprennent leur cheminement vers l’étable au dessus de laquelle resplendit une étoile.Quatrième acte
Tous arrivèrent auprès de la Sainte famille. Chacun, ayant apporté des présents pour l’Enfant. Divin. Eblouis par « Jésus », tous sentirent en eux, des changements se produire. En effet, dans sa mansuétude L’Enfant Roi, mit dans le cœur de chacun, des sentiments qu’il ne connaissait pas, ou ne connaissait plus.Le meunier devint un grand travailleur et, rentrant chez lui, trouva sa femme qui lui était revenue et à laquelle il pardonna. Le Boumian repenti, promit qu’il ne volerait plus et rendit son fils à l’Aveugle qui lui, par la volonté Divine recouvra la vue. La poissonnière devint scrupuleuse, Pistachié : courageux, Margarido et Jourdan se réconcilièrent enfin (et vivront dès lors en harmonie), Mireille épousera Vincent, car son père alors y consentit . Quand à Jigèt, perdant son bégaiement, il retrouva une élocution des plus naturelles. Tous sans exception, furent récompensés d’avoir si longuement marché, chargés de présents pour célébrer Jésus. Heureux, tous chantèrent la gloire du Sauveur.
© Dominique
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L'Enfant
L’Atmosphère était lourde en ce beau jour d'été
J'étais sur un fauteuil, nonchalamment couchée
Le sommeil me gagnait, quand je sentis soudain
Que la main d'un enfant se posait sur ma main
Je fus très effrayée par cette sensation
Soudain, mes yeux s'ouvrirent et je fis un grand bond
Car il y avait vraiment un enfant près de moi
Une enfant, devrais-je dire, car l'enfant… C'était moi !
J'avais six ou sept ans, car je reconnaissais
La petite robe bleue, que j'avais tant aimée
Il n'est rien d'étonnant à cela, direz-vous
Il est normal qu'on rêve lorsqu'on dort, après tout
Mais je ne rêvais pas ! Et l'enfant en question
Venait me demander quelques explications
Qu'as-tu fait de ta vie ? Tristement me dit-elle
Il y avait des projets, que j'avais fait pour elle
Je rêvais d'être heureuse, d'un métier épatant
D'une belle maison, d'élever mes enfants
J'espérais voir un jour grandir ma descendance
De cette destinée, tu as rendu la sentence
J'avais un potentiel ! Et tu l'as gaspillé
J'avais un avenir ! Et tu me l'as volé
Vois ! Mes yeux étaient beaux, d'aucuns me le disaient
Les tiens sont tellement tristes…Qu'ils semblent délavés
On me disait jolie... T'es-tu donc regardée ?
Pense un peu à Maman, qu'as-tu donc fait pour elle ?
Elle a tellement voulu que notre vie soit belle
Elle nourrissait pour moi, certaines ambitions
Tu lui as apporté, que des désillusions
J'avoue, qu'à un moment, tu as su me surprendre
J'ai sincèrement cru, que tu allais comprendre
A défaut de m'avoir construit une famille
Tu ne t'en sortais pas mal. T'étais plutôt gentille...
Sans avoir décroché de diplôme, sans bagage
Tu gagnais bien ta vie ! Tu faisais des voyages …
Mais quelques temps plus tard, tu perdais ton emploi
Qu'es-tu donc devenue? Que reste-t-il de moi ?
Et tandis que parlait ce petit bout de femme
Qui me brisait le cœur et m'arrachait des larmes
Tout ce que je sus dire c'est « Maman n'est plus là ! »
Elle me répondit « Je l'ai su avant toi ! »
Et me voyant surprise par sa phrase Sibylline
Elle ajouta alors, de sa voix enfantine
Sais-tu ce qu'il advient de l'enfant que remplace
L'adulte qui grandit et qui vole sa place ?
L'enfant s'en va là-bas, où les mortels s'en vont !
Mais, t’es-tu seulement, posé cette question ?
© Dominique
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" La Diseuse de Bonne Aventure"
Jeune homme je peux lire en cette main ouverte
Qu’une grande destinée à vous sera offerte
Vous parcourrez le monde, ferez de grands voyages
Et serez à la tête de très grands équipages
Je vois autour de vous des Ors, des pierreries
Vous marchez en des salles constellées d’armoiries
Côtoyez de grands hommes et de très belles Dames
Qui ne resteront point insensibles à vos charmes
Serez également un bretteur renommé
Cependant ce talent sera vite oublié
Pour la postérité ne sera point notoire
Et ne s’inscrira pas de ce fait dans l’Histoire
Le Damoiseau ravi de telles prédictions
Se perdit aussitôt en des supputations
Serais-je donc Marquis, Duc ou Prince consort
Mais quoiqu’il en puisse être, fort ravi de mon sort
Égaré qu’il était en ses spéculations
Il omit le naïf de prêter attention
A la dextérité de cette main légère
Qui de fait, lui avait soustrait sa chevalière
Quant à la prédiction si elle n’eut point menti
La vérité en fut pour le moins travestie
Tout se réalisa ,il côtoya la Cour
Fut très proche du Roi, porta de beaux autours
Car il fut d’Henri III l’un des célèbres « Mignons »
Son patronyme était Louis de Maugiron *© Dominique
* Louis de Maugiron, dit « le Beau Borgne », était l'un des mignons du roi Henri III de France
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La Berceuse
Tableau de William Bouguereau
Tandis qu’elle file sa quenouille
Du pied elle berce l’enfant
Qui dans son berceau gentiment
Avant de s’endormir gazouilleIl fait chaud et le vent léger
En auxiliaire bienvenu
Vient déposer sur la peau nue
Du bambin, comme un doux baiserPar le constant balancement
Et la caresse du zéphyr
Sous le regard de sa maman
Le chérubin va s’endormirSur le fruit rouge de sa bouche
S’esquisse déjà un sourire
Où donc est-il, qui peut le dire
Son esprit a quitté la coucheIl voyage en un monde immense
Inaccessible et fabuleux
Où il côtoie le merveilleux
Dans l’innocence de l’enfance© Dominique
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