-
Pasquale PAOLI (1725-1807)
Arches du «Ponte Novu», si vous pouviez parler
Et toi rivière «Golo», si tu leur répondais
Combien de choses alors, par vous, nous apprendrions
Sur la bataille menée par le « Père de la Nation »
Cet homme aux pleins pouvoirs, amoureux de sa Patrie
Qu’était le valeureux Pasquale PAOLI
En ce jour du 8 mai, dix-sept cent soixante neuf
Où ses troupes s’opposèrent à celles de MARBEUF
De ce combat livré en toute iniquité
A mille cinq cents Corses, par douze mille Français
Ces vils soldats du Roi, qui quatre jours avant
Eux, deux mille, tuèrent cinquante combattants
Cinquante Nationaux, qui avaient pour mission
De garder un passage et que la trahison
D’un ancien National passé à l’ennemi
Fit tous exterminer, par son ignominie
Ce VAUX et ce MARBEUF aux noms prédestinés
A faire de leurs hommes , d’ effroyables bouchers
Car afin d’assouvir un peu plus leur rancœur
Et bien que d’ icelui , ils soient sortis vainqueurs
Ils n’hésitèrent pas, quand le combat prit fin
D’aller exterminer, immondes assassins
Les vieillards, les enfants, et tentèrent d’ affamer
En brûlant l’ « Arbre à pain » qu’était le châtaignier
Cette jeune Nation, éprise de Liberté
Arches et toi « Golo », combien pour la Patrie
N’avez-vous entendu, de râles et de cris
De tous ces hommes qui, éventrés, mutilés
De seize à soixante ans , par centaines sont tombés
Et que la mort faucha, à cause de ces infâmes
Sur vos rives, votre sol, combien ont rendu l’âme ?
Ceux, dont le glorieux sang , empourpra la rivière
Et parvint à jamais à abreuver la terre
Mais ces braves patriotes ne sont pas morts en vain
Tous dans un même élan acceptèrent leur destin
Combattant l’oppresseur tout en donnant leur vie
Sous le commandement du « Babbu di a Patria »
Qui offrit à la Corse une constitution
Fit éprouver au peuple de la vénération
Qui fonda l’Ile Rousse, qui fit battre monnaie
Et donna à CORTE une Université
Suscita de Voltaire, Rousseau l’admiration
A sept villes d’Amérique, il fut donné son nom
C’est à Londres qu’il mourut , il y a deux cent ans quinze ans
Mais dans le cœur des Corses, il est toujours présent !
© D.Bonavita
votre commentaire -
LE VIEUX PIANO
Je suis un vieux « Pleyel », presque bicentenaire
Qui demeure toujours au château de « Nohant »
Mon unique plaisir est d' évoquer le temps
Partagé avec Lui, dans la gentilhommière
Il a joué sur moi, Polonaises et Rondos
Et mes touches d'ivoire, ressentent encore ses doigts
Courant sur le clavier d' andante en allégro
Exécutant Sonates, Ballades et Mazurkas
Nocturnes et Préludes, nés sous ses mains expertes
Traduisant ses angoisses, ses peines, sa nostalgie
La passion qu'il garda toujours de sa patrie
Je les présume écrits, sous l'égide d'Euterpe
Je fus son allié, puis-je oser, partenaire... ?
Son doigté exprimant ses divers sentiments
D'objet, Il m'éleva au rang de confident
Et de ses états d'âme, je suis dépositaire
Je fus le spectateur de sa vie quotidienne
Témoin de son amour, comme de son affliction
Je vis de l' un la fin, de l'autre l'aggravation
Et fus très éprouvé, autant qu'il m'en souvienne
Mais la désaffection de celle qu'il aimait
Mit un beau jour d'été un terme à notre entente
Je ne résonnais plus d'allégro et d'andante
Et je le vis partir pour le revoir jamais
Ce fut deux ans plus tard à deux heures du matin
Que ce compositeur au génie reconnu
Fit ses adieux au monde et partit vers les nues
Il était mon ami et s'appelait . . . CHOPIN !
© Dominique
-
" Le DOUTE et la CONFIANCE "
Le Doute
— Je ne peux il est vrai jamais me contenter
De ce que l ‘on me dit, de ce que l’on m’apprend
Sans émettre hypothèse ne fut-ce qu’un instant
Qu’il puisse y avoir soupçon de contrevéritéLa Confiance
— Mais pourquoi tant de crainte et tant de défiance
Afin que d’accorder à quelqu’un la créance
Quelquefois j’en conviens la circonspection
Serais plus salutaire à la situation
Mais ne fais à quiconque de procès d’intention
Et m’offre volontiers sans aucune méfianceLe Doute
— Le monde te paraît-il à ce point-là sincère
Il est tant de promesses et de belles manières
Que l’on nous laisse entendre, que l’on nous donne à voir
De paroles amènes, de mots dithyrambiques
Et qui ne sont pourtant que termes amphigouriques
Pour mieux bercer nos rêves, pour mieux nous abuser
Je t’en conjure « Confiance » ne te laisse point leurrerLa Confiance
— Certes,tes propos sont justes mais un peu réducteurs
Dis-moi que penses-tu de ces élans de cœur
De personnes sincères, dévouées corps et âmes ?
Il serait bon vois-tu, de ne faire d' amalgameLe Doute
— Je ne réfute point qu’il y ait des gens de bien
Qu’il soit, des êtres bons au sein du genre humains
Mais comment pouvons-nous, dire sans nous tromper
Que telle ou telle personne est bien ce qu’elle dit être
La franchise de nos jours demeurant bien cachée
Bien malin est celui qui peut la reconnaître© Dominique BONAVITA
2 commentaires -
Aux Temps Jadis
Peinture de Julien Dupré (1851-1910 )
Aux temps jadis vivaient, dans une humble chaumière
Un couple de bergers et leur fille, bergère
La jeune fille était douce, sage et amène
Et malgré sa beauté, la simplicité même
Un jour qu'elle veillait à ce que paisse son troupeau
Non loin d'elle se trouvait un garçon jeune et beau
Elle ne le vit point, car il était caché
Derrière les rameaux d'une haute futaie
Agile elle sautillait et chantonnait gaiement
Tandis que ses cheveux s'ébouriffaient au vent
Le jeune homme admirait le merveilleux tableau
De cette adolescente, vêtue que d'oripeaux
Mais qui avait une grâce innée, si naturelle
Et qui le changeait tant de toutes ces donzelles
Cérémonieuses, guindées, fardées, trop bien coiffées
Rien ne lui plaisait plus, que la simplicité
Bien qu'il craignit qu'elle fuit ou qu'elle fût effrayée
Sortant de sa cachette il osa l'aborder
- Pourriez-vous Jeune Fille, me dire si dans le val
Coulerait un ruisseau où boirait mon cheval ?
- Le ruisseau est trop loin, mais venez donc chez nous
Il y a de l'eau pour lui et du bon vin pour vous !
Ce qui fut dit fut fait et depuis ce jour-là
Ils devinrent amis et même, plus que cela
Mais lorsqu'il lui fit part, de son titre nobiliaire
Elle ne supporta plus, que d'être roturière
Voulant donner le change quant à sa condition
Elle désira quitter, chaumière et moutons
Et se voulut vêtir comme ces jeunes filles
Qu'elle voyait partout déambuler en ville
Leur ressembler en tout, elle n'aspirait qu'à ça
Ce qu'abhorrait l'galant, sans qu'elle s'en doutât
Élégamment vêtue, elle fut si transformée
Qu'elle perdit sa candeur, sa spontanéité
Tout ce que le jeune homme, avait aimé en elle
Par voie de conséquence, elle le perdit aussi
Devenue comme les autres, il n'en fut plus épris
Toutes ces transformations nuisirent à ses desseins
Car le Mieux trop souvent, est l'ennemi du Bien !
© Dominique
11 commentaires -
Le Pêcheur
Les vents avaient porté son trop léger esquif
Sur une mer houleuse au ressac destructif
Et le Ciel ayant pris la couleur des Enfers
Sous la pluie diluvienne s’illuminait d’éclairs
L’homme qui était parti très tôt au jour levant
Luttait en permanence contre les éléments
Cette mer qui lui fut longtemps hospitalière
Prodigue, généreuse emplissant ses filets
Brusquement contre lui déclenchait sa colère
Et rien lui sembla-t-il n’aurait su la calmer
Mais qu’avait-il donc fait de mal, de pernicieux
Pour attiser ainsi l’acrimonie des Dieux
Il luttait constamment, sans une interruption
Pour que ne soit drossé la frêle embarcation
Que les lames poussaient avec acharnement
Comme fétu de paille sur la ligne de brisants
L’homme lutta ainsi jusqu’au petit matin
Mais hélas toute fouge tout effort furent vains
Le flot tumultueux catapulta l’esquif
Qui vint se disloquer en frappant les récifs
Avant que de sombrer dans les sinistres eaux
A demi inconscient le pécheur jeune et beau
Vit un être ondoyant s’approcher de l’épave
Le corps d’un blanc laiteux, la chevelure d’or
Qui par un long baiser langoureux et suave
Vint lui ôter la vie, scellant ainsi son sort© Dominique
9 commentaires