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Rotrouenge
LE PAPILON
Ô le beau papillon qui vient de se poser
Sur le brin de lavande qu’incontinent il pare
Depuis des décennies ceux-ci sont tellement rares
Qu’il m’est doux de pouvoir ainsi le contempler
Avant qu’il ne s’envole
Je m’ enhardis un peu et m’approche de lui
C’est un beau "Paon du jour" et je vois ses ocelles
Pareils à de grands yeux colorés d’aquarelle
Qu’il expose aux rayons du chaud soleil qui luit
Confiant, il ne s’envole
C’est alors qu’une brise légère s’interpose
Troublant l’immobilisme du tableau séduisant
La tige très tenue s'agite sous le vent
Dont le souffle pourtant anodin indispose
J'ai très peur qu’il s’envole
Mais absolument pas à ma stupéfaction
Car l’insecte impassible tel un petit gaucho
Semble sur la lavande faire du Rodéo
Malgré les mouvements de ses oscillations
Pas question qu’il s’envole
Il déroule sa trompe sur les fleurs mellifères
Se gorge, ça et là du suave nectar
Et finit sa collecte comme un vieux zamindar *
Être mû par le vent maintenant l’indiffère
Puisqu'alors il s'envole
© Dominique
* En Inde, celui qui autrefois était chargé de collecter les impôts.
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UN CADET DE GASCOGNE
Je me présente à Vous :
Charles de Batz de Castelmore !
Mais souffrez je vous prie que je vous dise encore:
Je naquis à Lupiac entre Adour et Garonne
Au dix septième siècle en pays de Gascogne
J’empruntai à ma mère un patronyme plus court
Certes tout aussi noble , mais connu de la cour
A l’âge de quinze ans je quittai ma patrie
Pour le métier des armes et je gagnai Paris
Où j’eus l’heur d’intégrer ce, pour ma sauvegarde
En qualité de cadet le régiment des Gardes
Mais cet engagement dura que peu de temps
Puisqu’ éclata bientôt la guerre de trente ans
Dût-ce ma modestie souffrir d' la confidence
L'on dit que ma bravoure et mon intelligence
Ainsi que ma loyauté et mon fort caractère
Me firent accéder au rang des Mousquetaires
Attachés au service de Monsieur Mazarin
Cardinal et parrain du futur souverain
Je fus pendant la "Fronde" un chargé de missions
Desquelles je m’acquittai de meilleures façons
Ces tâches politiques ne m’empêchèrent guère
De mener des combats et de partir en guerres
Et c’est en l’an de grâce seize cent soixante treize
En présence du Roi , fils de feu Louis treize
Au siège de Maëstricht que je fus foudroyéPar une balle de mousquet m'envoyant
« Ad patres »
Alexandre Dumas, lut un jour mes mémoires
Il fut enthousiasmé da là naquit l’histoire
Qui me rendit célèbre, mais qui fut romancée
Car il ne tint pas compte de la réalité
Qui fut pourtant plus riche que ne fut la fiction
Avant de vous quitter je vous livre ce nom
Que j’empruntai un jour en mes années printemps
Sous lequel on me connait et qui est : D’Artagnan !© Dominique
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Quels sont ces yeux ?
Quels sont ses yeux qui me regardent
Comme s’ils ne m’avaient jamais vue
Cette face qui m’est inconnue
D’une insipidité blafarde
Il me semble de cette femme
Pourtant me souvenir des traits
Sous l’ovale de son visage
Cependant loin d’être parfait
Et son pâle et triste sourire
Me rappelle en un bref instant
Cet autre gai et facétieux
Qui découvrait de blanches dents
Son bras s’avance à me toucher
Tandis que je sens sous ma main
Le lustre brillant et glacé
De mon vieux miroir Vénitien© Dominique
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Dans le calendrier Chrétien, l’ « Epiphanie » est traditionnellement fixée au 6 janvier
( Pour des raisons plus ou moins mercantiles, la date de celle-ci fut réformée, voilà quelques années, afin qu’elle tombât le second dimanche suivant Noël).
LA MARCHE DES ROIS
Image trouvée sur le Net
Conduits par cette Etoile qu‘ils attendirent longtemps
Ils se mirent en route pour adorer l’Enfant
L’Enfant Dieu si petit dormant dans une étable
Lieu d’un grand dénuement et si inconfortable
C’est là que les guida la si brillante étoile
Qu’ils avaient observée par cette nuit sans voile
Tous trois étaient des Mages et venaient d’Orient
Pour offrir à Jésus Myrrhe, Or et Encens
Ils cheminèrent longtemps avec leur caravane
Par des nuits qu’éclairait une Lune diaphane
Par des jours qu’ accablait un Soleil trop ardent
Mais parvinrent enfin en ce lieu désigné
Où auprès de Marie, le fils de Dieu dormait
Aidés par tous leurs gens, ils mirent pied à terre
Et devant l’Enfant Roi tous trois se prosternèrent
Le plus âgé Melchior offrit l'Or à L'Enfant
Le plus jeune Gaspard, Lui fit don de l’Encens
Quant au troisième béat, Balthazar sans mot dire
Aux pieds de l' Enfant roi il déposa la Myrrhe© Dominique
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"Mignonne"
Quand tu verras Mignonne, sur ta peau opaline
Se creuser ces sillons, que seul le temps dessine
Que ton corps harassé te paraîtra pesant
Te contraignant à vivre une partie du temps
Assise et, que dans un réflexe, tes pauvres mains iront
Flatter sur tes genoux, le chat dormant en rond
Comme je le fais, vois-tu ? Tu fermeras les yeux
Pour aller retrouver cet ailleurs merveilleux
Pays où tu étais encore jeune et jolie
Et tes paupières closes, feront dire aux plus p'tits
Ne faisons plus de bruit, grand-mère s'est endormie !
Mais toi seule sauras, que tu n'as pas sombré
Aussi facilement dans les bras de Morphée
Mais facétieusement, tu le laisseras croire
Afin que de pouvoir savourer ta victoire
Ce jeu, qu'avec le temps tu auras engagé
Pour, fuyant ton présent : Revivre ton passé
Et tu remonteras une à une les heures
Pour retrouver tous ceux qui vivront en ton cœur
Et qui bien malgré eux, les uns, après les autres
Auront du « Paradis» vu s'entrouvrir la porte
Ressuscitant ces jours, ces merveilleux moments
Qui ont peuplé ta vie, tous ces visages aimants
Que tu verras heureux, que tu entendras rire
Qui feront sur tes lèvres s'esquisser un sourire
Béatitude heureuse, de ceux que rien n'dérange
Qui laissera penser, que tu souris aux « Anges »
Tu t'octroieras, ainsi, ces plages de bonheur
Car seuls, ces instants là, feront battre ton cœur
Bien qu'aimant, adorant, très fort ceux qui t'entourent
Les comblant, de bienfaits, de tendresse et d'amour
De toute ma lignée Mignonne ! Toi seule me ressembles
Et nous avons passé, tant de journées ensemble
Et si je te révèle, aujourd'hui mon secret
C'est que tu es la seule, digne de l'écouter
Tu es celle en laquelle, je me revois le mieux
Mais tu es surtout celle, qui a vu que mes yeux
Bien qu'ils fussent fermés, laissaient couler des larmes
Et cet après midi, quand tes cousins t'ont dit
Ne faisons plus de bruit...
Grand-mère s'est endormie !
Toi seule es venue voir de plus près mon visage
Lentement, t'y es penchée, déposant au passage
Sur mon font un baiser si doux, si apaisant...
Tu as séché mes pleurs, très délicatement
Et après que tu m'aies serrée contre ton cœur
Tu répondis : Nigauds !Elle ne dort pas ... Elle pleure !
© Dominique
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