-
Inspiration par l'image
" Le Badaud de Sarlat "
Une sculpture (2002 ) de Gérard Auliac
Photo d'EGLANTINE
Du haut de mon muret je domine la ville
Cette cité Médiévale sise au creux d’un vallon
Bordées par la Vézère, la Dordogne, les maisons
De pierres aux éclats blonds que la lézarde habille
Les toitures grises de lauzes ,les murs à colombages
S’offrant à mes regards, composent mon voisinage
Je demeure là, assis genoux sous les aisselles
Les deux bras fendant l‘air comme de grandes ailes
Passants je vous regarde, comme vous me regardez
Mais qui de vous ou moi par l’autre est étonné ?
Je porte vêtements qui viennent d’un autre âge
Mais sachez que les vôtres m’étonnent davantage
Ni Vilains, ni Seigneurs portaient pareilles mises
Vous avez braies bizarres et drôles de chemises
Vous n’êtes point vêtus de chainses, de bliauds,
Vous allez tête nue, sans hennin ni calot
Et je suis stupéfait de voir les gentes dames
Porter tuniques courtes et laisser voir leurs charmes
Je vous bade il est vrai, d’où le nom que je porte
Et vous regardant vivre ma pensée me transporte
A ce siècle d’alors où n’étant point statue
Comme vous je marchais aussi le long des rues
© Dominique
12 commentaires -
(d'octosyllabes ou de décasyllabes )
le même mètre doit être conservé dans tout le poème
dans lequel s'appliquent deux systèmes de reprises
A savoir : Le deuxième et le quatrième vers de chaque strophe doivent
respectivement être repris
comme premier et troisième vers de la strophe suivante
N Y X
Afin que l’on s’évade de ce monde réel
Pour aller par le rêve vivre l’intemporel
Où en cet univers nous goûtons aux délices
Afin que l’on s’évade de ce monde réel
Tu nous offres l’ éther, l’espace pour calice
Où en cet univers nous goûtons aux délices
L’espace d’un instant dans le surnaturel
Tu nous offres l’ éther, l’espace pour calice
Nous abreuve de nectar aussi bien que de fiel
L’espace d’un instant dans le surnaturel
Si de notre sommeil tu es conjuratrice
Nous abreuve de nectar aussi bien que de fiel
Ne reculant devant aucun de tes caprices
Si de notre sommeil tu es conjuratrice
Le rêve devient bientôt cauchemar démentiel
© Dominique* Nyx étant la personnification de la Nuit
7 commentaires -
UNE VISITE AU LOUVRE
J'avais arpenté le Louvre durant trois bonnes heures, allant de niveau en niveau, d'aile en aile, jusqu'à celle de Richelieu. Ah pour un riche lieu, le musée du Louvre certes l'était indéniablement. Malgré les signes de désapprobation qu' exprimèrent à ce moment là mes pieds, je ne pus me résoudre à quitter le Louvre, sans revoir "La Joconde". A cette heure proche de la fermeture, je l'eus, si je puis dire, tout à moi. Je m'asseyai sur une petite banquette prévue à cet effet, reposant mes douloureux ripatons et j'observais cette œuvre de Léonard De Vinci, que tout un chacun, s'il ne l'a jamais vue, à tendance à croire plus grande qu'elle n'est en réalité. C'est alors que je crus entendre une interjection qui m'était adressée. Je regardai autour de moi, mais il n'y avait personne. Pourtant je perçus encore cet impérieux: Hé ! A ma grande stupéfaction, je m'aperçus alors que celui-ci émanait de Mona Lisa (herself). Jugeant de mon étonnement, elle me fit un clin d'œil en levant un bras en signe de salut. Médusée, je m'approchai lentement du tableau et la "Gioconda" me dit alors:
- Mi scusio vi ho fatto paura ?
(Je m'excuse, je vous ai fait peur ? )-Si,Si, molto ! Ma parlatemi piuttosto in francese, volete ?
(Oui, oui, beaucoup ! Mais parlez-moi plutôt en français, voulez-vous ? )
-Sono desolata mi credo sempre a Firenze !
(Je suis désolée, je me crois toujours à Florence !)Dites-moi ! En quelle année sommes-nous ? Je sais seulement que je suis accrochée là depuis le XVIII è siècle, nonobstant mes nombreux voyages à travers le monde et, je vous avoue que je languis de ma Toscane natale.
- Nous sommes en 2014 Madame Gherardini* !
- Oh merci de m'appeler par mon patronyme cela fait si longtemps que personne ne l'a fait, mais appelez-moi Lisa, je vous en prie. Je vous avoue ne plus supporter cette foule qui me dévisage sans discontinuer et qui émet des appréciations plus ou moins désobligeantes à mon endroit. Jusqu'à dire le croiriez-vous ? Que j'étais un homme. Si, Si è vero ! Pardon oui,oui, c'est vrai !
- Eh bien Lisa vous m'en voyez navrée et croyez bien que si je pouvais vous aider de quelque façon que ce soit, se serait avec grand plaisir. Cependant que pourrais-je faire ?
-Toutes sortes d'individus viennent me voir de l'esthète au simple badaud et dernièrement, j'ai entendu l'un d'entre eux parler d'un certain Léonardo di Caprio. Vous n'êtes pas sans savoir que mon Léonardo était originaire de Vinci, d'où le nom qu'il prit et qui le rendit tellement célèbre et, comme Léonardo savait tout faire et que son imagination était sans limite, je me suis dit que peut être...il avait trouvé le moyen de traverser les siècles et qu'il vivait à votre époque à Capri d'où son nouveau nom Di Caprio ! Connaissait-vous ce Léonardo Di Caprio ?
- Oui et non Lisa ! Comment vous dire... ? Cela est difficile à expliquer. Léonardo di Caprio est assez célèbre il est vrai, mais certainement pas autant que le vôtre je peux vous l'assurer et, croyez bien, que sa notoriété ne traversera aucunement les siècles. Du reste pour l'anecdote, son prénom lui fut donné en hommage à vôtre Léonardo. Vous devez-être flattée ?
- Flattée ? Pas le moins du monde ! Déçue oui,terriblement déçue. Imaginez ; j'éspérais que ce Di Caprio était Da Vinci vivant encore et je pensais alors, pouvoir vous le faire contacter afin qu'il puisse venir un soir incognito, m'effacer de ce support de bois en peignant une autre œuvre à ma place. J' aurais pu ainsi me fondre, c'est bien le mot n'est-ce pas ? Et quitter à jamais cette prison dorée et voila que j'apprends qu'il n'en est rien !
- Je comprends votre déception Lisa, mais peut-être que Léonardo Da Vinci n'a pas livré tous ses secrets, et qu'avec le temps, les pigments qui vous composent s'effaceront d'eux - mêmes et en attendant, si je peux me permettre, réjouissez-vous d'une telle célébrité ! Si vous saviez, ce que seraient prêtes à faire certaines personnes en ce siècle pour avoir ne fut-ce "qu'un quart d'heure " celle-ci.
Qu'aurais-je pu lui dire d'autre? Elle me remercia et ses lèvres esquissèrent de nouveau, ce sourire que d'aucuns qualifient d'énigmatique et qui n'était, je le compris alors, que désenchanté.
© Dominique
* Lisa Gherardini (dite: Mona Lisa ) serait le véritable nom de l'épouse de Frescesco del Giocondo.
7 commentaires -
Sur l'air Des Moulins de mon cœur
( De Michel Legrand )
" Jeune Juliette "
"Romeo et Juliette"Par Sir Frank Bernard DickseeLorsqu' au chant de l'Alouette
Messagère du matin
Au creux de votre couchette
Jeune Juliette tu retins
Ton Roméo qu'en cachette
Tu avais pris pour époux
Alors qu'un bannissement
Le reléguait à Mantoue
En prétextant que les trilles
Étaient celles du rossignol
Qui chantait sous la charmille
Avant de prendre son envol
Sachant qu'au lever du jour
Il partirait pour toujoursLui savait bien que le voile
Qui s’élevait dans le ciel
N'était pas clarté d'étoiles
Mais prémices du soleil
Et ne voulant pas te perdre
Fût-ce au péril de sa vie
Feignant alors de te croire
A ton souhait consentit
Cette preuve d'amour ultime
Te fit saisir le danger
Quand restant auprès de toi
Ton jeune époux encourait
Et cessant de te mentir
Tu l'imploras de partirTu fus sommée par ta mère
D'accepter de prendre époux
Refusant de t'y soumettre
Tu suscitas son courroux
Admonestations, semonces
Les foudres de ton géniteur
Sans pouvoir leur révéler
Tous les secrets de ton cœur
Tu partis chercher refuge
Assistance, secours, appui
Auprès de celui-là même
Qui la veille vous unit
Espérant qu'il trouverait
Solution à tes problèmes
Une issue à tes tourments
Tu courus vers Frère LaurentIl usa du stratagème
D'un narcotique puissant
Afin que vous puissiez vivre
Cet amour adolescent
Mais vos destinées communes
En décidant autrementVous firent périr à seize ans
© Dominique
7 commentaires -
TOI !
Je n'étais qu'une enfant, que déjà j'espérais
Ta venue en ce monde en berçant mes poupées
C'était encore le temps où les gosses croyaient
Que c'était dans les choux que les enfants naissaient
Cette histoire de choux tout autant que de roses
Sans trop savoir pourquoi m' inspirait peu de choses
Je trouvai plus normal lorsque un jour me fut dit
Que les petits bébés s'achetaient à « Paris »
Mais ne m'expliquai point qu' afin de t'acquérir
Il me faille un mari et de surcroît : Grandir !
Embarrassent dilemme car je voulais de Toi
Mais ne souhaitais point de mari sous mon toit
Et ce temps merveilleux doux temps de l'innocence
Se dissipa bien vite avec l'adolescence
Si mon désir d'enfant s'était intensifié
Je ne rechignais plus aux joies de l'hyménée
Mais n'ayant pas trouvé ou aimé réellement
L'homme duquel j'aurais aimé porter l'enfant
Les unes après les autres les années s'écoulèrent
Entravant peu à peu mon désir d'être mère
Jusqu'au jour ou hélas je pris alors conscience
Que de donner la vie je n'eus plus d'espérance
Et dus me résigner irrémédiablement
A l'idée que jamais je ne serai « maman »
Je n'ai nullement vu s'accomplir le dessein
De te sentir grandir t'agiter en mon sein
N' ai pas non plus connu cette joie si intense
Que, malgré les douleurs procure une naissance
Je n'ai pu savourer ce délicieux instant
Où pour la première fois tu m'aurais dit : Maman !
Et je n'aurai jamais pour mon rappel à Dieu
Ta main si bienveillante pour me fermer les yeux
© Dominique
7 commentaires