-
CORSE
Berceau de mes parents, terre de mes ancêtres
Un destin malicieux loin de toi me fit naître
Mais je n'en suis pas moins l'une des tes enfants
Puisque je porte d'eux et les gènes et le sang
Ile bénie des Dieux, que la vague caresse
Loin de tes rives d'or, s'égaya ma jeunesse
Mais je voue cependant à tes sublimes attraits
Cet amour ancestral qu'alloue l'hérédité
Alors que j'atteins l'age où l'avenir décline
Du bout de l'horizon m'appellent mes racines
Et tout comme l' Hélianthe se tourne vers le ciel
Mon âme languissante répond à leurs appels
Si je n'ai pu avoir ta terre pour berceau
Puisse Dieu faire un jour, qu'elle soit mon tombeau !
© Dominique
14 commentaires -
L'Innocence et L' Infamie !
Vous qui sur des gradins venez -vous délecter
De ce combat que livre en toute iniquité
Un paltoquet vêtu de l' habit de lumière
Qui croit qu'il lui suffit d'adresser une prière
Dans laquelle il demande à la « Vierge Marie »
Dans cet affrontement, de protéger sa vie
Pour s'octroyer au nom, d'un divertissement
Le droit d'ôter la sienne, à un être innocent
Qui ne demandait rien, que de fouler la terre
Courant, impétueux et libre comme l'air
Dans de vastes étendues, les naseaux écumants
Humant l'air parfumé que lui offrait le vent
Et que des hommes abjects, sans aucun état d'âme
Sont venus capturer. Les ignobles ! Les infâmes !
Le privant de ce bien qu'était la « Liberté »
Pour le vouer dès lors à sa triste destinée
Celle, de devenir, objet d' amusements
D'une foule cruelle, faite de milliers de gens
Attendant impatients, cette boucherie atroce
Où un cuistre s'attaque à un taureau sans force
Après qu'il ait subi, d' hommes lâches et vils
Tant de persécutions, dans l'ombre du Toril
Duquel on le propulse vers la horde en délire
Qui le trouble, le surprend, par ses cris, par ses rires
Qu'il entend mais ne voit, tant il est ébloui
Par l'éclat du soleil, contrastant à sa nuit
Et lorsqu'il aperçoit l'écarlate « Muleta »
La croyant ennemie, vers elle , la pauvre bête
Charge innocemment, l'affronte et la combat
Sans savoir que de l'homme, lui viendra le trépas
Avant qu'il ait compris qu'il combattait un leurre
De sa mort annoncée, la trompette sonne l'heure
Le bellâtre costumé, n' as que très peu de temps
Pour donner l'Estocade , s'il veut vivre longtemps !
Et s'il n'y parvient pas dans le temps imparti
Il doit se retirer sous les cris, les lazzis...
Malgré ce, on tuera l' Animal qui est vainqueur
Toute cette barbarie me soulève le cœur
Si dans ces répugnantes, sordides corridas
Au matador vainqueur on accorde le droit
D 'avoir de l'adversaire les oreilles et la queue
Je voudrais qu'il puisse être, par devoir d'équité
Au taureau valeureux, lorsqu'il les a gagnés
Remis du Matador, d'identiques trophées
© Dominique
10 commentaires -
La Vieille Dame
L’aurore vient de poindre étendant sur la ville son diaphane manteau
Tout est teinté de rose et le vent du Nord souffle pour guider son troupeau
La vieille dame fixe en s’en user les yeux, le divin paysage
Elle veut à tout jamais dans sa pauvre mémoire en conserver l’image
Combien de fois déjà, a-t-elle contemplé le matin se lever
Pourquoi donc aujourd’hui trouve-t-elle à cela tant de beauté ?
Elle ouvre les fenêtres laissant l’air du matin caresser son visage
Et sécher sur ses joues les traces que le chagrin laisse dans son sillage
Si elle a tant de peine c’est qu’aujourd’hui elle quitte le toit qui fut le sien
Pour laisser au destin, accomplir jusqu’au bout, ses funestes desseins
Elle, à qui jamais la vie ne fit de cadeaux
N’en fut pas moins chargée du poids de ses fardeaux
Elle a peu demandé : Pouvoir finir sa vie dans sa pauvre maison !
Mais c’était trop encor et voilà qu’on l’enferme au nom de la raison
C’est beaucoup plus normal ! A dit son entourage
Qu’elle côtoie enfin un monde se son age
Mais lui a-t-on vraiment demandé son avis
Et si on l’avait fait s’en serait-on servi ?
S’il est vrai que l’on revoit sa vie en passant le miroir
Jamais ce ne sera si net qu’en ce mouroir
Qui donc aurait pu dire à part un «Haruspice»
Que ses derniers instants finiraient à l’hospice
Les yeux noyés de larmes elle se revoit enfant
Faisant tant de projets auprès de ses parents
Elle perçoit les voix des fêtes en famille
Et revoit dans un coin cette petite fille
Qui serre sur son cœur la nouvelle poupée
Que le Père Noël vient de lui apporter
Comme pour les saisir elle murmure tout bas
Ombres chères ne m’abandonnez pas !
Revenez tous les jours partager ces instants
Que l’on m’oblige à vivre en attendant le temps
Où vous viendrez alors ensemble me chercher
Pour que nous puissions tous enfin nous retrouver
© Dominique BONAVITA
10 commentaires -
LE BAS
ξ♦♦ξ♦♦ξ♦♦ξ♥ξ♦♦ξ♦♦ξ ξ♦♦ξ ♦♦ ξ♦♦
je suis le bas celui qui habille
la jambe des dames et des
ξ♦♦ξ ξ♦♦ξ ξ ♦♦ξ♦♦ξ♦♦ξξ ♦♦ ξ♦♦
jeunes filles en toutes les
circonstances que je sois
de nylon, résille ou soie
en dentelle, transparent
ou opaque,noir ou blanc
couleur chair, je suis le
bas qui de concert me
lie à la jarretière p'tit
accessoire si coquet
maintenant de jolie
façon sous l' jupon
cette lingerie fine
élégante qui est
l'apanage sédui
sant de la dame.
dès ma création
je fus un symbole
de séduction et de
fantasmes car tous
les hommes aiment
que porte la femme
en toutes occasions
cette jolie note de
charme qui vient
savamment gainer
le galbe du mollet
et les agréables
contours d'une
très jolie jambe
la femme elle
lui préférant
le collant qui
lui ait bien
plus aisé à
porter, lui
laisse de
l'aisance
dans le
geste et
si elle doit
choisir face
à ce dilemme
qu'elle adopte
alors dans ce
cas sans
aucun
regret
vestes
et pan
talon
S
© Dominique
8 commentaires -
LA PREMIERE
Je suis des sept merveilles la seule survivante
Construction colossale à Giseh érigée
Inviolable tombeau qui vit son apogée
Se dresser vers les cieux
A cent trente mètres cinquante
Depuis quarante huit siècles ma grandeur intimide
Du Pharaon Khéops je suis la Pyramide !LA SECONDE
Nous nous trouvions jadis sur la rive de l'Euphrate
Et dominions la ville de plus de soixante pieds
Sur nos toits en terrasses maintes essences croissaient
En des fragrances d'Iris de Roses et de Lis
Chères au cœur de la belle Reine Sémiramis
Ainsi que Genévriers, conifères et bryones
Nous fûmes les légendaires Jardins de Babylone !
LA TROISIEME
J’étais une statue faite d’Or et d’Ivoire
De douze mètres de haut et par Phidias sculptée
A Olympie en Grèce chacun pouvait me voir
Tenant dans une main la Victoire « Niké »
Et dans l’autre le sceptre, d’un aigle surmonté
C’est au cinquième siècle que dans le feu pris fin
Ma représentation du Dieu Zeus Olympien !
LA QUATRIEME
Le prince de Carie qui se nommait Mausole
Fut seul à l’origine de mon élévation
Pourtant plusieurs années dura mon érection
Tant je fus imposant et grande mon auréole
Un séisme détruisit ce qui fut ma puissance
Le British Muséum conserve de moi des traces
Je fus le Mausolée d' la ville Halicarnasse !
LA CINQUIEME
C’est en Asie Mineure que je fus érigé
Dans l’un des plus grands ports, sis sur la mer Egée
Par l’ architecte Crétois qu’on nommait Chersiphron
Pour être dédié à la sœur d’Apollon
Temple aux colonnes Ioniques, immense sanctuaire
Dont le nom à jamais restera légendaire
De la ville d’Éphèse, je fus L’ « Artémision » ! *
LA SIXIEME
J'étais statue de bronze représentant Hélios
Construite par Charès statuaire de Lindos
Sur l'une des douze iles dans le Dodécanèse
De mon bras élevé je tenais un flambeau
Saluant à l'entrée du port tous les bateaux
Bien avant que le temps, ma stature ne corrode
Je fus celui qu'on nomme Le Colosse de Rhodes !
LA SEPTIEME
J' étais un édifice bâti en marbre blanc
Dans la ville fondée par Alexandre Le Grand
Qui dans l’antiquité fut premier port d’Égypte
Culminant à cent trente cinq mètres je prévenais
De l’arrivée au port les bateaux qui rentraient
Le jour par des sirènes, l’approche d’ennemis
J’étais le somptueux Phare d’Alexandrie !
© Dominique
10 commentaires