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Par Dominica le 18 Avril 2022 à 11:00
Le Fauteuil
La jolie chambre d’hôtes de la gentilhommière
Dans laquelle j’entrais baignait dans la lumière
C’était une grande pièce, au mobilier ancien
Un fauteuil à oreilles se trouvait dans un coin
Recouvert de velours il m’offrait ses deux bras
A cette douce invite, je ne résistais pas
Harassée de fatigue causée par le voyage
Je pris juste le temps de poser mes bagages
Avant de prestement allez me laisser choir
Mon oreille contre la sienne, mes mains sur l’accotoir
Dans la chambre paisible troublée par aucun bruit
Au creux de ce fauteuil je dois m’être endormie
Car j’entendis bientôt une petite voix
Qui là, à mon oreille, me murmurait cela- Merci que de m’avoir au grand lit préféré
Sur moi il y a longtemps que personne ne s’assied
Je ne suis qu’un fauteuil que tout le monde ignore
Je parais bien banal et me fonds au décor
Mais voyez vous je suis un « Voltaire » séculaire
Qui soutint le séant de nombreux dignitaires
Celui de nobles dames, comme de petite vertu
Et combien de propos ai-je donc entendu
Je fus le spectateur de bien des discussions
Les serments , confidences et autres collusions
Puis vendu à l’encan à une épistolière
Pour échouer plus tard chez un vieil antiquaire
Et hélas ! Un matin me retrouver ici
Où je ne suis rien d’autre, que voisin de ce lit
Merci, merci à vous que de m’avoir choisi !Ai- je rêvé tout çà ou bien m’a-t-il parlé
Qui donc pourrait le dire ?
Seul le fauteuil le sait !© Dominique
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Par Dominica le 13 Avril 2022 à 09:00
Les Baisers
Le tout premier baiser, nous l'avons oubliéCe fut pourtant de loin, le plus pur, le plus tendrePuisqu'il nous fut donné par Celle qui avaitSu, pendant de longs mois, patiemment nous attendreMalgré son désir fou, de voir arriver l'heureOù Elle pourrait enfin, nous serrer sur son cœurAprès ce doux baiser déposé par MamanNous en connûmes d'autres, inévitablementJalonnant notre vie, de la petite enfanceNous guidant jusqu'au seuil de notre adolescenceOù ces baisers filiaux, familiaux, fraternelsCédèrent le pas à d'autres, bien moins conventionnelsDes baisers innocents, des premières amourettesCeux que l'on se donnait, un peu à la sauvetteA d’autres, par trop troublants, de nos premiers émoisJusqu'à ceux échangés "La toute première fois" !Mais il y eut aussi, pour certains d'entre nousCelui qu'on crut sincère mais n' l'était pas du toutQu'il fut baiser d'ami, qu'il fut baiser d'amantMais qui nous a pourtant, trahis pareillementTandis qu'on nous l'offrait, comme on offre un cadeauDans notre échine entrait, la lame d'un couteauCar, qui donc dans sa vie, jamais ne s'indignaDe ce qu'on nomme encor, « Le Baiser de Judas » Puis il y aura un jour, le tout dernier baiserDont on ne sait par qui, il nous sera donnéQui nous incitera à trouver le courageQue de pouvoir partir pour l'ultime voyageBaiser, auquel sera octroyé le pouvoirDe nous aider enfin, à franchir le miroir © Dominique5 commentaires
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Par Dominica le 30 Mars 2022 à 11:00
L'Innocence et L' Infamie !
Vous qui sur des gradins venez -vous délecter
De ce combat que livre en toute iniquité
Un paltoquet vêtu de l' habit de lumière
Qui croit qu'il lui suffit d'adresser une prière
Dans laquelle il demande à la « Vierge Marie »
Dans cet affrontement, de protéger sa vie
Pour s'octroyer au nom, d'un divertissement
Le droit d'ôter la sienne, à un être innocent
Qui ne demandait rien, que de fouler la terre
Courant, impétueux et libre comme l'air
Dans de vastes étendues, les naseaux écumants
Humant l'air parfumé que lui offrait le vent
Et que des hommes abjects, sans aucun état d'âme
Sont venus capturer. Les ignobles ! Les infâmes !
Le privant de ce bien qu'était la « Liberté »
Pour le vouer dès lors à sa triste destinée
Celle, de devenir, objet d' amusements
D'une foule cruelle, faite de milliers de gens
Attendant impatients, cette boucherie atroce
Où un cuistre s'attaque à un taureau sans force
Après qu'il ait subi, d' hommes lâches et vils
Tant de persécutions, dans l'ombre du Toril
Duquel on le propulse vers la horde en délire
Qui le trouble, le surprend, par ses cris, par ses rires
Qu'il entend mais ne voit, tant il est ébloui
Par l'éclat du soleil, contrastant à sa nuit
Et lorsqu'il aperçoit l'écarlate « Muleta »
La croyant ennemie, vers elle , la pauvre bête
Charge innocemment, l'affronte et la combat
Sans savoir que de l'homme, lui viendra le trépas
Avant qu'il ait compris qu'il combattait un leurre
De sa mort annoncée, la trompette sonne l'heure
Le bellâtre costumé, n' as que très peu de temps
Pour donner l'Estocade , s'il veut vivre longtemps !
Et s'il n'y parvient pas dans le temps imparti
Il doit se retirer sous les cris, les lazzis...
Malgré ce, on tuera l' Animal qui est vainqueur
Toute cette barbarie me soulève le cœur
Si dans ces répugnantes, sordides corridas
Au matador vainqueur on accorde le droit
D 'avoir de l'adversaire les oreilles et la queue
Je voudrais qu'il puisse être, par devoir d'équité
Au taureau valeureux, lorsqu'il les a gagnés
Remis du Matador, d'identiques trophées
© Dominique
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Par Dominica le 24 Mars 2022 à 00:00
La Vieille Dame
L’aurore vient de poindre étendant sur la ville son diaphane manteau
Tout est teinté de rose et le vent du Nord souffle pour guider son troupeau
La vieille dame fixe en s’en user les yeux, le divin paysage
Elle veut à tout jamais dans sa pauvre mémoire en conserver l’image
Combien de fois déjà, a-t-elle contemplé le matin se lever
Pourquoi donc aujourd’hui trouve-t-elle à cela tant de beauté ?
Elle ouvre les fenêtres laissant l’air du matin caresser son visage
Et sécher sur ses joues les traces que le chagrin laisse dans son sillage
Si elle a tant de peine c’est qu’aujourd’hui elle quitte le toit qui fut le sien
Pour laisser au destin, accomplir jusqu’au bout, ses funestes desseins
Elle, à qui jamais la vie ne fit de cadeaux
N’en fut pas moins chargée du poids de ses fardeaux
Elle a peu demandé : Pouvoir finir sa vie dans sa pauvre maison !
Mais c’était trop encor et voilà qu’on l’enferme au nom de la raison
C’est beaucoup plus normal ! A dit son entourage
Qu’elle côtoie enfin un monde se son age
Mais lui a-t-on vraiment demandé son avis
Et si on l’avait fait s’en serait-on servi ?
S’il est vrai que l’on revoit sa vie en passant le miroir
Jamais ce ne sera si net qu’en ce mouroir
Qui donc aurait pu dire à part un «Haruspice»
Que ses derniers instants finiraient à l’hospice
Les yeux noyés de larmes elle se revoit enfant
Faisant tant de projets auprès de ses parents
Elle perçoit les voix des fêtes en famille
Et revoit dans un coin cette petite fille
Qui serre sur son cœur la nouvelle poupée
Que le Père Noël vient de lui apporter
Comme pour les saisir elle murmure tout bas
Ombres chères ne m’abandonnez pas !
Revenez tous les jours partager ces instants
Que l’on m’oblige à vivre en attendant le temps
Où vous viendrez alors ensemble me chercher
Pour que nous puissions tous enfin nous retrouver
© Dominique BONAVITA
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Par Dominica le 16 Février 2022 à 09:00
Dis Grand-Père !
- Quand elle tombe du ciel où donc s'en va la pluie
Grand -Père ?- Elle fait grandir les fleurs, s'accroître les ruisseaux et s'enfler les rivières
- Quand les feuilles d' Automne se détachent des arbres, où s'en vont-elles
Grand -Père ?- Le grand vent les emporte, ou elles deviennent humus fertilisant la terre
- Que deviendra l' enfant que je suis aujourd'hui, lorsque je serai grand
Grand - Père ?
- Il restera caché tout au fond de ton cœur et te rappellera, s'il en était besoin
Des jours comme celui-ci, devenus très lointains- Quand tu fermes tes paupières mais que tu ne dors pas, dis ! Où t'en vas -tu
Grand- Père ?-Je pars vers ce pays que je ne connais pas, mais où je sais fort bien, que m'y attend Grand- Mère !
- Mais où se trouve-t-il ce pays dont tu parles, des larmes pleins les yeux
Grand- Père ?- Il se trouve mon Petit, dans un monde meilleur aux confins de la terre !
- Et quand tu partiras, vers ce monde meilleur
est - ce que je pourrai, t'accompagner
Grand- Père ?- Tu ne le pourras point et ne le devras pas, car ta place est ici avec tes sœurs , tes frères !
- De ce voyage là, quand tu nous reviendras, dis : Surtout, n'oublie pas de ramener
Grand- Mère !
- Mon Petit ! Ce pays nous retient pour toujours
Mais il n'empêche pas que perdure l'amour
Et quand ce jour viendra, fais moi une promesse
Celle de ne jamais sombrer dans la tristesse
Si parfois je te manque, pense très fort à moi
Et Comme l' « Oiseau Bleu », je serais près de toi !
© Dominique6 commentaires
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