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    L'Innocence et L' Infamie !

     

     

     

     

    Vous qui sur des gradins venez -vous délecter
    De ce combat que  livre en toute iniquité
    Un paltoquet  vêtu de l' habit de lumière
    Qui croit qu'il lui  suffit d'adresser une prière
    Dans laquelle il demande à la « Vierge Marie »
    Dans cet affrontement, de protéger sa vie
    Pour s'octroyer au nom, d'un divertissement
    Le droit d'ôter la sienne, à un être innocent
    Qui ne demandait rien, que de fouler la terre
    Courant, impétueux et libre comme l'air
    Dans de vastes étendues, les naseaux écumants
    Humant  l'air parfumé que lui offrait le vent
    Et que des hommes abjects, sans aucun état d'âme
    Sont venus capturer. Les ignobles ! Les infâmes !
    Le privant de ce bien qu'était la « Liberté »
    Pour le vouer dès lors à sa triste destinée
    Celle, de devenir, objet d' amusements
    D'une foule cruelle, faite  de milliers de gens
    Attendant impatients, cette boucherie atroce
    Où un cuistre s'attaque à un taureau sans force
    Après  qu'il ait subi, d' hommes lâches et vils
    Tant de persécutions, dans l'ombre du Toril
    Duquel on le propulse vers la horde en délire
    Qui le trouble, le surprend, par ses cris, par ses rires
    Qu'il entend mais ne voit, tant il est ébloui
    Par l'éclat du soleil, contrastant à sa nuit
    Et lorsqu'il aperçoit l'écarlate « Muleta »
    La croyant ennemie, vers elle , la pauvre bête
    Charge innocemment, l'affronte et la combat
    Sans savoir que de l'homme, lui  viendra le trépas
    Avant qu'il ait  compris qu'il combattait un leurre
    De sa mort annoncée, la trompette sonne l'heure
    Le bellâtre costumé,  n' as que très peu de temps
    Pour donner l'Estocade , s'il veut vivre longtemps !
    Et s'il n'y parvient pas dans le temps imparti
    Il doit se retirer sous les cris, les lazzis...
    Malgré ce, on tuera l' Animal qui est vainqueur
    Toute cette barbarie me soulève le cœur
    Si dans ces répugnantes, sordides corridas
    Au matador vainqueur on accorde le  droit
    D 'avoir de l'adversaire les oreilles et la queue
    Je voudrais qu'il puisse être, par devoir d'équité
    Au taureau valeureux, lorsqu'il les a gagnés
    Remis du Matador,  d'identiques trophées
     

     

     

    © Dominique


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    La Vieille Dame                                           

     

     

    L’aurore vient de poindre étendant sur la ville son diaphane manteau

    Tout est teinté de rose et le vent du Nord souffle pour guider son troupeau

    La vieille dame fixe en s’en user les yeux, le divin paysage

    Elle veut à tout jamais dans sa pauvre mémoire en conserver l’image

    Combien de fois déjà, a-t-elle contemplé le matin se lever

    Pourquoi donc aujourd’hui trouve-t-elle à cela tant de beauté ?

    Elle ouvre les fenêtres laissant l’air du matin caresser son visage

    Et sécher sur ses joues les traces que le chagrin laisse dans son sillage

    Si elle a tant de peine c’est qu’aujourd’hui elle quitte le toit qui fut le sien

    Pour laisser au destin, accomplir jusqu’au bout, ses funestes desseins

    Elle, à qui jamais la vie ne fit de cadeaux

    N’en fut pas moins chargée du poids de ses fardeaux

    Elle a peu demandé : Pouvoir finir sa vie dans sa pauvre maison !

    Mais c’était trop encor et voilà qu’on l’enferme au nom de la raison

    C’est beaucoup plus normal ! A dit son entourage

    Qu’elle côtoie enfin un monde se son age

    Mais lui a-t-on vraiment demandé son avis

    Et si on l’avait fait s’en serait-on servi ?

    S’il est vrai que l’on revoit sa vie en passant le miroir

    Jamais  ce ne sera si net qu’en ce mouroir

    Qui donc aurait pu dire à part un «Haruspice»

    Que ses derniers instants finiraient à l’hospice

    Les yeux noyés de larmes elle se revoit enfant

    Faisant tant de projets auprès de ses parents

    Elle perçoit les voix des fêtes en famille

    Et revoit dans un coin cette petite fille

    Qui serre sur son cœur la nouvelle poupée

    Que le Père Noël vient de lui apporter

    Comme pour les saisir elle murmure tout bas

    Ombres chères ne m’abandonnez pas !

    Revenez tous les jours partager ces instants

    Que l’on m’oblige à vivre en attendant le temps

    Où vous viendrez alors ensemble me chercher

    Pour que nous puissions tous enfin nous retrouver

     

                                         ©  Dominique BONAVITA

     


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     Dis Grand-Père !

     

    - Quand elle tombe du ciel où donc s'en va la pluie
    Grand -Père ?

     

    - Elle fait grandir les fleurs, s'accroître les ruisseaux et s'enfler les rivières

     

    - Quand les feuilles d' Automne se détachent des arbres, où s'en vont-elles
    Grand -Père ?

     

    - Le grand vent les emporte, ou elles  deviennent humus fertilisant la terre 

     

    - Que deviendra l' enfant que je suis aujourd'hui, lorsque je serai grand
     Grand - Père ? 
     

    - Il restera caché  tout au fond de ton cœur  et te  rappellera, s'il en était besoin
    Des jours comme celui-ci, devenus très lointains

     

     - Quand tu fermes tes paupières mais que tu ne dors pas,  dis ! Où t'en vas -tu
      Grand- Père ?

     

     -Je pars  vers ce pays que je ne connais pas, mais où je sais fort bien, que m'y  attend Grand- Mère !

     

     - Mais où se trouve-t-il  ce pays dont tu parles, des larmes  pleins  les yeux
    Grand- Père ?

       

    - Il se trouve mon Petit, dans un monde meilleur aux confins de la terre !

     

    - Et quand tu partiras, vers ce monde meilleur
    est - ce que je pourrai, t'accompagner
    Grand- Père ?

          

     - Tu ne le pourras point et ne le devras pas, car ta place est ici avec  tes sœurs , tes frères !

     

    - De ce voyage là, quand tu nous reviendras, dis : Surtout, n'oublie pas de ramener
    Grand- Mère !


     

    - Mon Petit ! Ce pays  nous retient pour toujours
    Mais il n'empêche pas que perdure l'amour
        Et quand ce jour viendra,  fais moi une promesse 
     Celle de ne jamais sombrer dans la tristesse
      Si parfois je te manque, pense très fort à moi
    Et Comme  l' « Oiseau Bleu », je serais près de toi !     
                   



    © Dominique

     

     

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    Caravaggio au Musée des beaux-arts du Canada - Une ... « Diseuse de bonne aventure »  par  Le Caravage

     

    " La Diseuse de Bonne Aventure"

     

             Jeune homme  je peux lire en  cette main ouverte
    Qu’une grande destinée à vous sera offerte
       Vous parcourrez le monde, ferez de grands voyages
         Et serez à la tête de très grands équipages
    Je vois autour de vous  des Ors, des pierreries
      Vous marchez en des salles constellées d’armoiries
    Côtoyez de grands hommes et de très belles Dames
    Qui ne resteront point insensibles à vos charmes
    Serez également  un bretteur renommé
         Cependant ce talent sera vite oublié
    Pour la postérité ne sera point notoire
    Et ne s’inscrira pas de ce fait dans l’Histoire
    Le Damoiseau ravi de telles prédictions
    Se perdit aussitôt en des supputations
      Serais-je donc Marquis, Duc ou Prince consort
    Mais quoiqu’il en puisse être, fort ravi de mon sort
    Égaré qu’il était  en ses spéculations
         Il  omit le naïf de prêter attention
    A la dextérité de cette main légère
      Qui de fait, lui avait soustrait sa chevalière
    Quant à la prédiction si elle n’eut point menti
    La  vérité en fut pour le moins travestie
    Tout se réalisa ,il côtoya la Cour
     Fut très proche du Roi, porta de beaux autours
    Car il fut d’Henri III  l’un des célèbres « Mignons »
    Son patronyme était Louis de Maugiron *
     

      

    © Dominique

     

    * Louis de Maugiron, dit « le Beau Borgne », était l'un des mignons du roi Henri III de France

     


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    La  Berceuse

          Tableau de William Bouguereau         

      

     

    Tandis qu’elle file sa quenouille
    Du pied elle berce l’enfant
    Qui dans son berceau gentiment
    Avant de s’endormir gazouille

    Il fait chaud et le vent léger
    En auxiliaire bienvenu
    Vient déposer sur la peau nue
    Du bambin, comme un doux baiser 

     

    Par le constant balancement
    Et la caresse du zéphyr
    Sous le regard de sa maman
    Le chérubin va s’endormir
     

     

    Sur le fruit rouge de sa bouche
    S’esquisse déjà un sourire
    Où donc est-il, qui peut le dire
    Son esprit a quitté la couche

     

    Il voyage en un monde immense
    Inaccessible et fabuleux
    Où il côtoie le merveilleux
    Dans l’innocence de l’enfance  

     

    © Dominique


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