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Par Dominica le 31 Juillet 2022 à 09:00
La Flamme
L’inspiration des mots, tarissait à sa source
Les yeux levés au Ciel, tournés vers la « Grande Ourse »
J’ai invoqué « PIERROT » doux ami des poètes
Qui sur son coin de Lune, garde sa plume prête
Et comme il faisait sombre dans mon petit logis
Tout comme il l’aurait fait, j’allumais une bougie
Et c’est de celle-ci, que jaillit l’étincelle
Ne vous y trompez pas, je ne parle pas de celle
Procurant la lumière, pourvoyant la clarté
Mais nourrissant l’esprit. Celle, qui me manquait
Et voyant osciller cette petite flamme
Je m’adressais à elle, ainsi qu’à une femme
Des êtres humains – lui dis-je - Tu as l’ambivalence
Tu peux être douceur, chaleur et bienveillance
Lorsque tu accompagnes un dîner d’amoureux
Où que l’on te voit luire, briller au fond des yeux
L’on peut te voir aussi, dès que l’hiver paraît
Te mouvoir avec grâce dans l’âtre des foyers
Être, l’ambassadrice des prières et des vœux
Brûler dans les églises, près des Saints et de Dieu
Mais lorsque tu te fâches, quand tu n’es que colère
Ta force destructrice, devient tentaculaire
Tout ce qui nous entoure succombe sous ta loi
Avec célérité tu fais de nous, tes proies
De la petite flamme, je crus alors entendre
S’élever une voix, afin de se défendre— Mais toi, qui donc es-tu ? Me dit-elle pour juger ?
Ton opinion n’est faite, que de vils préjugés
Tu me dis destructrice, ravageuse, incendiaire
Crois-tu que je m’allume, comme cela, par mystère ?
Dans le mal que je fais, se cache toujours l’humain
Qui bien contre mon gré, m'embrase de ses mains
Combien d’elles ont pris part, à ce dont tu m’accuses
Ces crimes faits en mon nom, je les dénie, les récuse
A chacun des Bûchers, Holocaustes, Incendies
Je ne fus qu’instrument de leur ignominie
Je dois aussi compter avec les éléments
La Pluie m‘est alliée, mais adversaire, le Vent
Car ne serais-je alors, qu’en l’état de brandon
Qu’il viendrait m’attiser ; d’où tes imputations
Car lorsque le vent souffle, qu’il rugit, qu’il fait rage
Il me fait croître afin qu’ailleurs je me propage
Et si ton jugement était plus équitable
Tu me verrais victime, mais certes pas coupableJe me sentis confuse après ce plaidoyer
Alors, timidement, pour me faire pardonner
Je n’ai l’ai point soufflée quand finit l’entretien
Mais en gage d’amitié, l’ai couverte de ma main© Dominique
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Par Dominica le 22 Juin 2022 à 10:00
LE CLOWN
Alangui, le pas lent, s'emparant d'une chaise
Apathique, Il la traîne, jusque à son miroir
Cette loge, qui est sienne , où il était à l'aise
Lui apparaît ce soir, triste, comme un mouroir
Dans un réflexe, il pousse le p'tit interrupteur
Faisant ainsi jaillir le flux des projecteurs
Entourant la psyché, qui renvoie son image
Il ne peut plus lutter, il n'a plus le courage
Il a donc décidé, sans une hésitation
Qu'il ferait ce soir là, l'ultime prestation
Comme à l'accoutumée, penché devant sa glace
Il noircit ses sourcils et se blanchit la face
Dessine, un grand sourire, d'un trait de vermillon
Adapte son nez rouge, met son nœud papillon
Ajuste sa perruque et son petit chapeau
Chausse ses grands souliers, endosse son manteau
Il s'assure de tout. Rien de manque. Il est prêt !
D'un regard circulaire, de larmes embué
Il embrasse la pièce tapissée de photos
La famille du cirque, l'immense chapiteau
Ses souvenirs d'auguste, Lui, le clown de renom
Dont personne ne connaît le véritable nom
Avant qu'à tout jamais, ne s' éteigne la lumière
Il boit une potion, à la saveur amère
Mais déjà il entend s'élever les clameurs
Inspirant fortement et refoulant ses pleurs
Il murmure tristement : - Allez vas donc, l'artiste !
Prend son air hilarant et bondit sur la piste
Il jongle, il caracole, sous les yeux des gamins
Alors les rires éclatent, s'élèvent des gradins
Les applaudissements, fusent de toutes parts
Lui ne les entend plus qu'à travers un brouillard
Car hélas dans son corps, le funeste breuvage
Est en train d'achever son redoutable ouvrage
Déjà ses yeux se voilent, il titube, il chancelle
Devant « ces facéties » les gosses rient, de plus belle
Il trébuche, il zigzague, vers eux il tend les mains
Comme pour dire Adieu à ces petits bambins
Et tandis qu'on l'acclame de bravos, de hourras
Son corps, dans un bruit sourd, s'abat les bras en croix
Et jamais plus l'auguste, ne se relèvera
Car maintenant pour lui, les rires se mélangent
Avec les litanies et le doux chœur des Anges
© Dominique
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Par Dominica le 18 Avril 2022 à 11:00
Le Fauteuil
La jolie chambre d’hôtes de la gentilhommière
Dans laquelle j’entrais baignait dans la lumière
C’était une grande pièce, au mobilier ancien
Un fauteuil à oreilles se trouvait dans un coin
Recouvert de velours il m’offrait ses deux bras
A cette douce invite, je ne résistais pas
Harassée de fatigue causée par le voyage
Je pris juste le temps de poser mes bagages
Avant de prestement allez me laisser choir
Mon oreille contre la sienne, mes mains sur l’accotoir
Dans la chambre paisible troublée par aucun bruit
Au creux de ce fauteuil je dois m’être endormie
Car j’entendis bientôt une petite voix
Qui là, à mon oreille, me murmurait cela- Merci que de m’avoir au grand lit préféré
Sur moi il y a longtemps que personne ne s’assied
Je ne suis qu’un fauteuil que tout le monde ignore
Je parais bien banal et me fonds au décor
Mais voyez vous je suis un « Voltaire » séculaire
Qui soutint le séant de nombreux dignitaires
Celui de nobles dames, comme de petite vertu
Et combien de propos ai-je donc entendu
Je fus le spectateur de bien des discussions
Les serments , confidences et autres collusions
Puis vendu à l’encan à une épistolière
Pour échouer plus tard chez un vieil antiquaire
Et hélas ! Un matin me retrouver ici
Où je ne suis rien d’autre, que voisin de ce lit
Merci, merci à vous que de m’avoir choisi !Ai- je rêvé tout çà ou bien m’a-t-il parlé
Qui donc pourrait le dire ?
Seul le fauteuil le sait !© Dominique
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Par Dominica le 13 Avril 2022 à 09:00Les Baisers
Le tout premier baiser, nous l'avons oubliéCe fut pourtant de loin, le plus pur, le plus tendrePuisqu'il nous fut donné par Celle qui avaitSu, pendant de longs mois, patiemment nous attendreMalgré son désir fou, de voir arriver l'heureOù Elle pourrait enfin, nous serrer sur son cœurAprès ce doux baiser déposé par MamanNous en connûmes d'autres, inévitablementJalonnant notre vie, de la petite enfanceNous guidant jusqu'au seuil de notre adolescenceOù ces baisers filiaux, familiaux, fraternelsCédèrent le pas à d'autres, bien moins conventionnelsDes baisers innocents, des premières amourettesCeux que l'on se donnait, un peu à la sauvetteA d’autres, par trop troublants, de nos premiers émoisJusqu'à ceux échangés "La toute première fois" !Mais il y eut aussi, pour certains d'entre nousCelui qu'on crut sincère mais n' l'était pas du toutQu'il fut baiser d'ami, qu'il fut baiser d'amantMais qui nous a pourtant, trahis pareillementTandis qu'on nous l'offrait, comme on offre un cadeauDans notre échine entrait, la lame d'un couteauCar, qui donc dans sa vie, jamais ne s'indignaDe ce qu'on nomme encor, « Le Baiser de Judas » Puis il y aura un jour, le tout dernier baiserDont on ne sait par qui, il nous sera donnéQui nous incitera à trouver le courageQue de pouvoir partir pour l'ultime voyageBaiser, auquel sera octroyé le pouvoirDe nous aider enfin, à franchir le miroir © Dominique
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Par Dominica le 30 Mars 2022 à 11:00
L'Innocence et L' Infamie !
Vous qui sur des gradins venez -vous délecter
De ce combat que livre en toute iniquité
Un paltoquet vêtu de l' habit de lumière
Qui croit qu'il lui suffit d'adresser une prière
Dans laquelle il demande à la « Vierge Marie »
Dans cet affrontement, de protéger sa vie
Pour s'octroyer au nom, d'un divertissement
Le droit d'ôter la sienne, à un être innocent
Qui ne demandait rien, que de fouler la terre
Courant, impétueux et libre comme l'air
Dans de vastes étendues, les naseaux écumants
Humant l'air parfumé que lui offrait le vent
Et que des hommes abjects, sans aucun état d'âme
Sont venus capturer. Les ignobles ! Les infâmes !
Le privant de ce bien qu'était la « Liberté »
Pour le vouer dès lors à sa triste destinée
Celle, de devenir, objet d' amusements
D'une foule cruelle, faite de milliers de gens
Attendant impatients, cette boucherie atroce
Où un cuistre s'attaque à un taureau sans force
Après qu'il ait subi, d' hommes lâches et vils
Tant de persécutions, dans l'ombre du Toril
Duquel on le propulse vers la horde en délire
Qui le trouble, le surprend, par ses cris, par ses rires
Qu'il entend mais ne voit, tant il est ébloui
Par l'éclat du soleil, contrastant à sa nuit
Et lorsqu'il aperçoit l'écarlate « Muleta »
La croyant ennemie, vers elle , la pauvre bête
Charge innocemment, l'affronte et la combat
Sans savoir que de l'homme, lui viendra le trépas
Avant qu'il ait compris qu'il combattait un leurre
De sa mort annoncée, la trompette sonne l'heure
Le bellâtre costumé, n' as que très peu de temps
Pour donner l'Estocade , s'il veut vivre longtemps !
Et s'il n'y parvient pas dans le temps imparti
Il doit se retirer sous les cris, les lazzis...
Malgré ce, on tuera l' Animal qui est vainqueur
Toute cette barbarie me soulève le cœur
Si dans ces répugnantes, sordides corridas
Au matador vainqueur on accorde le droit
D 'avoir de l'adversaire les oreilles et la queue
Je voudrais qu'il puisse être, par devoir d'équité
Au taureau valeureux, lorsqu'il les a gagnés
Remis du Matador, d'identiques trophées
© Dominique
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