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Par Dominica le 16 Janvier 2021 à 08:00
CONVERSATION
Dis moi un peu César quel effet cela fait
Que d'avoir sa statue dans sa ville de naissance ?
On t’a exprimé là, grande reconnaissance
Eh oui Maître Panisse… Eh ben oui tu l’as dit !
Mais je sens dans ta voix un peu de moquerie
C’est pas ma faute à moi si t’as pas la pareille
Près de la Canebière, sur une place de Marseille
Mon Bon césar ! Voilà encore que tu t’emportes
Je ne me moque pas ! Je n’en ai point, qu’importe ?
Sur la place baptisée « Raimu » ton nom d’artiste
Que t'y sois à l’honneur, cela n’est que justice
Tè vé ! Tu me dis ça parce que t'es avec moi
Tu dirais la même chose si tu n’y étais pas ?
Vois-tu « Môsieur César », je ne suis pas jaloux
Etre assis près de toi me flatte, voila tout !
Parce que tu es mon ami et que notre amitié
Est de la sorte entrée dans l’immortalité
Oh dis donc Honoré, ce que tu parles bien !
Je te fais mes excuses ! Tu m’en veux pas dis… Hein ?
Je m’emporte assez vite, enfin tu me connais
Je sais que t' es brave homme, ne sois pas rancunier
Et puis je vais répondre tu vois à ta question
L’effet que ça ma fait ? Ben, je vais te le dire
Moi qu’on a dit grincheux, moi qu’on a dit bourru
A toi je te l’avoue Honoré : Je suis ému !
Et de voir tout ce monde qui nous prend en photo
Après tellement d’années, je trouve que c’est beau
Et si notre sculpteur nous avait fait un cœur
Je crois bien Honoré, que couleraient mes pleurs
Mais pour te dire vrai, j’ai quand même de la peine
Je pense à Monsieur Brun, je pense au Capitaine
Qui tous les deux étaient aussi de la « Partie »
Je regrette qu’avec nous ils ne soient pas assis
Et de voir devant nous, que leurs chaises sont vides
Bien qu'étant fait en bronze, je suis pas impavide
© Dominique
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Par Dominica le 25 Avril 2020 à 02:00
LE PÂTRE
Dans des senteurs de thym, de genêts, de lavande
Coiffé d‘un grand chapeau et portant houppelande
Il part dès que point l’aube, son bâton dans la main
La route sera longue, escarpé le chemin
Dans lequel le suivra son bel et blanc troupeau
De béliers, de brebis et de petits agneaux
Ils s’en iront migrer, tout en haut des Alpages
Où le cheptel pourra dans de verts pâturages
Se repaître d’herbage, s’abreuver aux ruisseaux
Tandis que lui, le pâtre, cet homme solitaire
Tout en le surveillant , regardera la terre
Qui à ses pieds s’étend et, d’un regard profond
Parcourra les vallées, embrassera les monts
Aux senteurs de garrigue, de ciste, de sarriette
N’aura pour compagnie, que son chien et ses bêtes
Durant le long séjour de cette migration
Il percevra pourtant dans le cœur du silence
Le souffle du mistral, sifflant entre les branches
Les rayons du soleil pointant à l’orient
Le murmure des rivières, que portera le vent
Et après un repas rapide et très frugal
S’endormira heureux, bercé par les cigales© Dominique
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Par Dominica le 10 Mars 2020 à 02:00
Tableau de Charles Guillaume Brun
La Mendiante
Quelle destinée, quel fatum
L’avait contrainte à faire la manche
Sur le parvis chaque dimanche
A la fin du grand " Te Deum"Elle avait au fond du regard
Une lueur, une étincelle
La faisant ressembler à celles
Vêtues de soies et de brocartSa physionomie, sa prestance
Etaient celles d’une femme du monde
Mais un accoutrement immonde
Subodorait sa décadenceDut elle à un revers de fortune
Aux inconstances de la vie
Que d'être à ce jour démunie
Sous ces vêtements d’infortune ?Aux ouailles sortant de la Messe
Il lui ne lui était pas facile
Que de devoir tendre sa sébile
Pour solliciter leurs largessesIl n’y a pourtant rien d’honteux
Qu'à cause d’épreuves, de malchance
L'on devienne nécessiteux
Car aussi haut qu'il soit assis
Aucun être n’est à l’abri
De désastreuses contingences© Dominique
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Par Dominica le 27 Décembre 2019 à 09:40
Danseuse assise (Pastel sur papier)
Edgar DEGAS 1881M'sieur DEGAS
Je vous suis r'connaissante pour sûr M’sieur DEGAS
Mais pourquoi m’avoir peinte en cette posture là
La pose sur le vif pour moi n’est pas flatteuse
Et elle ne convient pas à une jeune danseuse
Je dois vous dire aussi et vous en d'mande pardon
Que depuis cent trente ans dans cette position
Je suis plus qu’éreintée et pour que je délasse
Mes chevilles meurtries, il faut que je les masse
Je n'dirai point pour sûr, c'est bien trop manifeste
Qu’étant ainsi penchée j’ai le sang à la teste
J’espère Monsieur Edgar, n’pas vous avoir froissé
Etant assez directe il m’fallait vous l’avouer
Que voulez vous cher Maître, j' connais point les manières
Je parle com' vous voyez un langage populaire
Si s’trouvait une bonne âme qui puisse venir m’aider
Rectifiant quelque peu l’pastel que vous avez fait
En relevant ma teste et redressant mon dos
Me détendant les jambes, que j’ repose mes os
Mais il s’en trouvera point, c'est plus que naturel
Elle serait accusée d' vandalisme culturel
Alors je suis contrainte pour le reste du temps
De souffrir en silence et de serrer les dents© Dominique
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Par Dominica le 26 Décembre 2019 à 08:00
MADAME
Madame je ne suis qu’un VALET
Dont le CŒUR pour vous se consume
M’avez un jour remarqué
Pas une fois, je le présume
Il est vrai qu’est-ce qu’une livrée?
En regard de si beaux costume
Des gens de cour de vos palais
J’en suis conscient et je l’assume
Lorsque viennent vous visiter
REINES et ROIS c’est de coutume
Que tous festoient en vos banquets
J’avoue que mon esprit s’embrume
Je m’imagine à vos côtés
Votre doux parfum que je hume
N’en finit plus de me griser
Alors je me mets à rêver…
Comme sous un voile de brume
Je nous vois toux deux rencontrer
Je suis assis sur une grume
Lorsque je vous vois arriver
Aussi légère qu'une plume
Vos pieds ne semblant qu'affleurer
L'épais tapis de fleurs de lune
Dont les spathes vous révéraient
Vous portez un panier d’agrumes
Et des fleurs fraîchement coupées
Souriante vous m'en offrez une
Ainsi qu’un TREFLE dont il paraît
Qu’il attire la bonne fortune
Je le mets en mon escarcelle
Et hardi vous vole un baiser
Qui m'envoûte et qui m'ensorcelle
Et je vous regarde marcher
Jusques aux marches du palais
Pavé de splendides CARREAUX
Mais une voix m'apostrophant
Fit se dissiper ce tableau
Et mit un terme à mon beau rêve
Qu'AS-tu à béer bêtement
Et à ton travail faire trêve
Le sol est-il enduit de colle ?
Cria le chef du protocole
Et cette PIQUE me vexa
Plus encore que son pied rageur
S'abattant sur mon postérieur !© Dominique
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