•  CONVERSATION

     

    Mes Poèmes : CONVERSATION !

     

    Dis moi un peu César quel effet cela fait

    Que d'avoir sa statue dans sa ville de naissance ?

    On t’a exprimé là, grande reconnaissance

     

    Eh oui Maître Panisse… Eh ben oui tu l’as dit !

    Mais je sens dans ta voix un peu de moquerie

    C’est pas ma faute à moi si t’as pas la pareille

    Près de la Canebière, sur une place de Marseille

     

    Mon Bon césar !  Voilà encore que tu t’emportes

    Je ne me moque pas ! Je n’en ai point, qu’importe ?

    Sur la place baptisée « Raimu » ton nom d’artiste

    Que t'y sois à l’honneur, cela n’est que justice

     

    Tè vé ! Tu me dis ça  parce que t'es avec moi

    Tu dirais la même chose si tu n’y étais pas ?

     

    Vois-tu «  Môsieur César »,  je ne suis pas jaloux

    Etre assis près de toi me flatte, voila tout !

    Parce que tu es mon ami et que notre amitié

    Est de la sorte entrée dans l’immortalité

     

    Oh dis donc Honoré, ce que tu parles bien !

    Je te fais mes excuses ! Tu m’en veux pas dis… Hein ?

    Je m’emporte assez vite, enfin tu me connais

    Je sais que t' es brave homme, ne sois pas rancunier

    Et puis je vais répondre tu vois à ta question

    L’effet que ça ma fait ? Ben, je vais te le dire

    Moi qu’on a dit grincheux, moi qu’on a dit bourru

    A toi je te l’avoue Honoré : Je suis ému !

    Et de voir tout ce monde qui nous prend en photo

    Après tellement d’années, je trouve que c’est beau   

    Et si notre sculpteur nous avait fait un cœur

    Je crois bien Honoré, que couleraient mes pleurs

    Mais pour te dire vrai, j’ai quand même de la peine

    Je pense à Monsieur Brun, je pense au Capitaine

    Qui tous les deux étaient aussi de la «  Partie »

    Je regrette qu’avec nous ils ne soient pas assis

    Et de voir devant nous, que leurs chaises sont vides

    Bien qu'étant fait en bronze, je suis pas impavide


     © Dominique


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     LE   PÂTRE

              Mes Poèmes : Le Berger

     

    Dans des senteurs de thym, de genêts, de lavande
    Coiffé d‘un grand chapeau et portant houppelande
    Il part dès que point l’aube, son bâton  dans la main
    La route sera longue, escarpé le chemin
    Dans lequel le suivra son bel et blanc troupeau
    De béliers, de brebis et de petits agneaux
    Ils s’en  iront  migrer, tout en haut des Alpages
    Où le cheptel pourra dans de verts pâturages
    Se repaître d’herbage, s’abreuver aux ruisseaux
    Tandis que lui, le pâtre, cet homme solitaire
    Tout en le surveillant , regardera la terre
    Qui à ses pieds s’étend et, d’un regard profond
    Parcourra les vallées, embrassera les monts
    Aux senteurs de garrigue, de ciste, de sarriette
    N’aura pour compagnie,  que son chien et ses bêtes
    Durant le long séjour de cette migration
    Il percevra pourtant  dans le cœur du silence
    Le souffle du mistral, sifflant entre les branches
    Les rayons du soleil pointant à l’orient
    Le murmure des  rivières, que portera le vent
    Et après un repas  rapide et  très frugal
    S’endormira heureux, bercé par les cigales

     

    © Dominique

     

     


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    MES POEMES : La Mendiante

     Tableau de Charles Guillaume Brun

     

    La Mendiante

     

    Quelle destinée, quel fatum
    L’avait contrainte à faire la manche
    Sur le parvis chaque dimanche
    A la fin du grand " Te Deum"

    Elle avait au fond du regard
    Une  lueur, une étincelle
    La faisant ressembler à celles
    Vêtues de soies et de brocart 

    Sa physionomie, sa prestance
    Etaient celles d’une femme du monde
    Mais un accoutrement immonde
    Subodorait sa décadence

    Dut elle à un revers de fortune
    Aux inconstances de la vie
    Que d'être à ce jour démunie
    Sous ces vêtements d’infortune ?

    Aux ouailles sortant de la Messe
    Il lui ne lui était pas facile
    Que de devoir tendre sa sébile
    Pour solliciter leurs largesses

     Il n’y a pourtant rien d’honteux
    Qu'à cause d’épreuves, de malchance
    L'on devienne nécessiteux
    Car aussi haut qu'il  soit assis
    Aucun être n’est à l’abri
    De désastreuses contingences 

     

    © Dominique  

     


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    Danseuse assise (Pastel sur papier)
    Edgar DEGAS 1881 

       

    M'sieur DEGAS

     

    Je vous suis r'connaissante pour sûr M’sieur DEGAS
    Mais pourquoi m’avoir peinte en cette posture là
    La pose  sur le vif pour moi n’est pas flatteuse
    Et elle ne convient pas à une jeune danseuse
    J
    e dois vous dire aussi et vous en d'mande pardon
    Que depuis cent trente ans dans cette position
    Je suis plus qu’éreintée et pour que je délasse
    Mes chevilles meurtries, il faut que je les masse
    Je n'dirai point pour sûr,  c'est bien trop manifeste
    Qu’étant ainsi penchée  j’ai le sang à la teste
    J’espère Monsieur Edgar, n’pas vous avoir froissé
    Etant assez directe il  m’fallait vous l’avouer
      Que voulez vous cher Maître, j' connais point les manières
    Je parle com' vous voyez un langage populaire
    Si s’trouvait une bonne âme qui puisse venir m’aider
    Rectifiant quelque peu l’pastel que vous avez fait
    En relevant ma teste et redressant mon dos
    Me détendant les jambes, que j’ repose mes os
    Mais il s’en trouvera point, c'est plus que naturel
    Elle serait accusée d' vandalisme culturel
    Alors je suis contrainte pour le reste du temps
    De souffrir en silence et de serrer les dents

     

     

    © Dominique


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    MADAME

    Gravure de Maurice Sand, Masques et bouffons de la Comédie italienne ... 

    Madame je ne suis qu’un VALET
    Dont le CŒUR pour vous se consume
    M’avez un jour remarqué
    Pas une fois, je le présume
    Il est vrai qu’est-ce qu’une livrée?
    En regard de si beaux costume
    Des gens de cour de vos palais
    J’en suis conscient et je l’assume
    Lorsque viennent vous visiter
    REINES et ROIS c’est de coutume
    Que tous festoient en vos banquets
    J’avoue que mon esprit s’embrume
    Je m’imagine à vos côtés
    Votre doux parfum que je hume
    N’en finit plus de me griser
    Alors je me mets à rêver…
    Comme sous un voile de brume
    Je nous vois toux deux rencontrer
    Je suis assis sur une grume
    Lorsque je vous vois arriver
    Aussi légère qu'une plume
    Vos pieds ne semblant qu'affleurer
    L'épais tapis de fleurs de lune
    Dont les spathes vous révéraient
    Vous portez un panier d’agrumes
    Et des fleurs fraîchement coupées
    Souriante vous m'en offrez une
    Ainsi qu’un TREFLE dont il paraît
    Qu’il attire la bonne fortune
    Je le mets en mon escarcelle
    Et hardi vous vole un baiser
    Qui m'envoûte et qui m'ensorcelle
    Et je vous regarde marcher
    Jusques aux marches du palais
    Pavé de splendides CARREAUX
    Mais une voix m'apostrophant
    Fit se dissiper ce tableau
    Et mit un terme à mon beau rêve
    Qu'AS-tu à béer bêtement
    Et à ton travail faire trêve
    Le sol est-il enduit de colle ?
    Cria le chef du protocole
    Et cette PIQUE me vexa
    Plus encore que son pied rageur
    S'abattant sur mon postérieur !

     

      © Dominique

     


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